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Pour qui votent les chômeurs? "Le Pen se fait le porte-voix des Français touchés par le chômage"

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- - Jean Christophe VERHAEGEN / AFP

Après les hausses de décembre et janvier, le nombre de chômeurs est reparti en légère baisse en février (-3.500, -0,1%), s'établissant en métropole à 3,46 millions de personnes, a annoncé vendredi le ministère du Travail. Mais pour qui vont voter ces chômeurs? RMC est allée leur poser la question.

Après l'embellie de 2016, le ciel s'assombrit sur le marché de l'emploi: malgré une légère baisse du chômage en février, le paysage est obscurci par une nouvelle hausse des demandeurs d'emploi en contrats précaires. Plus précisément, Pôle emploi recensait fin février 3,46 millions de chômeurs en métropole, soit 3.500 de moins (-0,1%) qu'en janvier. Si ce résultat interrompt une série de deux hausses consécutives, il ne rassure pas sur l'état du marché du travail. La baisse du chômage s'accompagne en effet d'une forte hausse du nombre de demandeurs d'emploi exerçant une petite activité. Leur nombre a augmenté de 1,6% en février et même de 8,9% sur un an. 

Résultat: le nombre de demandeurs d'emploi, avec ou sans activité, a atteint un nouveau record fin février, s'établissant à 5,52 millions de personnes. Mais, à un mois du premier tour de l'élection présidentielle, RMC a essayé de savoir pour qui vont voter les chômeurs. Damien, au chômage depuis quelques semaines, regarde attentivement les programmes des différents candidats sur les questions d'emploi. Un point déterminant dans le choix de son candidat assure-t-il: "Mon vote va se jouer là-dessus. On ne peut pas laisser les gens dans la misère et les abandonner". 

"Personne ne m'intéresse, je ne sais pas trop quoi faire"

Actuellement en formation, Catherine, 45 ans, cherche un emploi dans le domaine de la beauté. Elle indique "ne pas savoir" pour qui elle va voter: "Personne ne m'intéresse donc je ne sais pas trop quoi faire. C'est à celui qui dira le plus de jolies choses pour pouvoir être élu. On ne sait pas qui croire". Selon les enquête d'opinion, plus d'un chômeur sur trois envisage de voter pour Marine Le Pen. La candidate frontiste arrive largement en tête loin devant Emmanuel Macron et les candidats de gauche. Pascal Perrineau, politologue et professeur à Sciences-Po, explique ce vote.

"On voit bien la capacité qu'a la candidate du Front national à se faire le porte-voix des Français touchés par le chômage, souligne-t-il. On voit bien comment la fracture sociale, qui ne cesse de s'accentuer autour de cette inégalité fondamentale entre ceux qui ont un travail et ceux qui n'en ont pas, a profité à la candidate du FN. Et souvent ce sont des Français relativement jeunes, en difficulté, voire en galère, sur le marché de l'emploi, qui se disent prêts à voter pour elle". 

M.R avec Nicolas Ropert