"Il est possible que le Covid devienne une maladie saisonnière" selon le Pr Yazdan Yazdanpanah, membre du Conseil scientifique
Le télétravail et le port du masque à l’extérieur ne sont plus obligatoires, les jauges disparaissent… A partir de ce mercredi, les restrictions contre le Covid commencent à s’alléger en France. "Il faut toujours être content quand on va vers la normalité, même si c’est vraiment une diminution des contraintes par paliers, explique le Professeur Yazdan Yazdanpanah, membre du Conseil scientifique, dans ‘Apolline Matin’ ce mercredi sur RMC et RMC Story. Aujourd’hui, c’est un premier niveau. On va faire la même chose le 16 février avec d’autres mesures." Et notamment la réouverture "probable" des discothèques. "C’est en fonction de ce qu’il va se passer entre aujourd’hui et le 16 février. Si on continue à descendre, si tout se passe bien, oui, c’est ce qui est prévu", assure-t-il.
Chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat, il souligne qu’il faut "être prudent" mais que le contexte est globalement meilleur. "On est dans un moment, depuis la fin de la semaine dernière, où on a l’impression qu’il y a une baisse du nombre de nouveaux cas, indique le Pr Yazdan Yazdanpanah. D’autre part, il y a eu des mesures qui ont été mises en place. Il y a la 3e dose avec une proportion importante, même s’il faut encore continuer. Il y a le pass vaccinal. Ce sont des mesures qui nous permettent d’aller plus loin, de relâcher un peu. C’est normal d’aller vers ça."
Si la pression baisse, c’est notamment parce qu’Omicron est moins dangereux que ses aïeux. "Le variant Omicron est moins sévère, confirme le Pr Yazdan Yazdanpanah. Quand vous faites une infection, vous avez moins de risques de vous retrouver à l’hôpital. Quand vous êtes à l’hôpital, vous avez moins de risque d’aller en réanimation. Les chiffres montrent que les hospitalisations sont plus importantes, mais ça se stabilise. Il y a des régions, comme l’Ile-de-France, où on a l’impression que ça baisse. Sur les réanimations, on a franchement l’impression que c’est moins important. C’est une maladie beaucoup moins sévère que la précédente. Mais il faut faire très attention parce que le nombre de cas est très élevé."
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"Ça ne veut pas dire qu’il faut arrêter de se tester"
Omicron étant moins sévère, et le sous-variant BA.2 également selon les premiers éléments, faut-il encore tester massivement ? "Ce qui a été préconisé, c’est qu’il faut quand même rester prudent, souligne le chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat. Quand on teste, les gens savent qu’ils sont malades. Même s’il y a beaucoup de cas et qu’on ne peut pas faire tester-tracer-isoler comme avant, il y a une autodiscipline qui s’est installée. Quelqu’un qui se sait positif, il va faire attention. On a réussi quand même à baisser légèrement, 20-30%, le nombre de transmissions. Ça a eu un impact important pour garder les hospitalisations à un taux où on peut gérer."
Selon le Pr Yazdan Yazdanpanah, l’exemple espagnol, qui a décidé de traiter le Covid comme une sorte de grippe, est pertinent. "Je pense que c’est là vers où on va aller, sauf surprise, confie-t-il. Chaque pays a des niveaux d’hospitalisation, de réanimation, différents. On va aller vers ça. Il faut probablement moins faire attention au nombre de cas positifs. Le nombre d’hospitalisations va devenir un critère beaucoup plus important pour surveiller l’épidémie, mais ça ne veut pas dire qu’il faut arrêter de se tester."
Et mettre en place une dose annuelle de vaccin, comme pour la grippe, est "possible". "Il est possible que le Covid devienne une maladie saisonnière, pour laquelle on aurait besoin d’une vaccination par an, indique le Pr Yazdan Yazdanpanah. C’est un peu trop tôt pour le dire. On ne sait pas pour l’instant la durabilité de l’immunité de la 3e dose. Le comité vaccin n’envisage pas la 4e dose pour l’instant. Ce sont des choses qui peuvent changer dans le temps."