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Attaque de la Nouvelle-Orléans: tout ce qu'il faut savoir sur l'enquête et le suspect

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Le profil de Shamsud din Jabbar, l'auteur présumé de l'attaque à la voiture bélier qui a fait au moins 15 morts dans la nuit du nouvel an à la Nouvelle-Orléans, se précise. Des proches ont témoigné dans le New York Times notamment. Le FBI indique qu'il aurait agi seul.

On en sait plus sur le profil de l’auteur présumé de la terrible attaque qui a fait au moins 15 morts en Louisiane la nuit du réveillon. Un homme au parcours troublant qui en est arrivé à ce “désir de tuer” comme l’a indiqué le président américain Joe Biden. Shamsud din Jabbar avait 42 ans. Un Américain originaire du Texas. Il a lui-même affirmé dans une vidéo avoir rejoint l’Etat islamique, l’été dernier et un drapeau de Daesh a été trouvé dans le fond de la voiture qu’il a utilisée pour faire ce carnage. Le FBI parle d’un “acte terroriste prémédité” mais contrairement à ce qui a été dit par les autorités au début de l’enquête, il semble avoir agi seul.

L’assaillant avait également posé deux bombes artisanales dans le quartier, elles ont pu être désamorcées.

Il était bel et bien un vétéran de l’armée. Un ancien militaire de l’armée de terre où il a servi entre 2007 et 2015 à des postes de Ressources humaines et dans l’informatique. Il a terminé au grade de sergent-chef et il a même servi en Afghanistan entre 2009 et 2010. Il a d’ailleurs reçu une médaille pour lutte contre le terrorisme. Une distinction qui a été créée après les attentats du 11 septembre pour tous les soldats envoyés en Irak et en Afghanistan. L’assaillant a ensuite été réserviste jusqu’en 2020.

La matinale 100% info et auditeurs. Tous les matins, Apolline de Malherbe décrypte l'actualité du jour dans la bonne humeur, avec un journal toutes les demies-heures, Charles Magnien, le relais des auditeurs, Emmanuel Lechypre pour l'économie, et Matthieu Belliard pour ses explications quotidennes. L'humoriste Arnaud Demanche vient compléter la bande avec deux rendez-vous à 7h20 et 8h20.
Expliquez-nous par Hélène Terzian : Attaque à la Nouvelle-Orléans, qui est le suspect ? - 03/01
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Issu d'une famille chrétienne

Il s’est ensuite reconverti en agent immobilier. Il vante même ses mérites en tant qu’agent dans une vidéo. Il dit que ce qui le distingue vraiment des autres agents, c'est “sa capacité à être un négociateur acharné”. Diplômé ensuite de l’Université de Géorgie, il passera trois ans dans des cabinets de conseil, jusqu’au prestigieux cabinet Deloitte. Il évoque même ses loisirs, dans une fiche interne à son entreprise, dévoilée par Le Wall Street Journal: la chasse et la prière. Il y cite un passage du Coran, une sourate sur la récompense divine pour les musulmans fidèles.

Sa radicalisation semble plutôt tardive. Élevé dans une famille chrétienne, Shamsud din Jabbar s’était converti à l’islam il y a bien longtemps. C’est son frère qui l’explique au New York Times. Il parle de lui comme “un gars sympa, très intelligent, attentionné”. L’assaillant avait déménagé, il y a environ un an dans un quartier musulman de Houston. Il vivait reclus. Un de ses anciens camarades de classe avait récemment retrouvé sa trace sur les réseaux sociaux. Il dit de lui qu’il “n'a jamais été menaçant, mais on pouvait voir qu'il était devenu vraiment intense quant à sa foi”, assure-t-il.

Une vie privée instable

Quelques heures avant le drame, il avait posté une autre vidéo très inquiétante sur ses réseaux. On le voit, au volant de son pick-up, et il explique vouloir s’en prendre initialement à sa famille, à ses amis. Mais il renonce de peur que les journaux évoquent sans doute un drame familial et ne se concentrent pas assez sur “la guerre entre fidèles et infidèles”. Il foncera dans la foule du quartier français de la Nouvelle-Orléans.

Cet homme a également eu une vie privée tourmentée. Marié deux fois, père de trois enfants. L’actuel mari de sa première épouse décrit, toujours dans le New York Times, un homme qui ces derniers mois “se comportait de façon démente, se rasait les cheveux”. Il avait interdiction de passer du temps avec ses deux filles, nées de sa première union.

Sa seconde femme a quant à elle bénéficié d’une mesure d’éloignement. Des déboires familiaux, financiers aussi. 28.000 dollars de pertes, notamment, pour sa société immobilière. Jusque-là, son casier judiciaire faisait état d’infractions mineures pour vol et conduite avec un permis non-valide.

L’enquête continue. “Nous fouillons tous les recoins de sa vie”, expliquait jeudi un représentant du FBI. Des équipes spécialisées arrivent encore sur les lieux du drame et Le FBI invite les Américains à se manifester pour faire avancer l’enquête, que ce soient des gens qui le connaissaient personnellement, qui ont travaillé avec lui, servi dans l’armée ou encore ceux qui l’ont vu dans le quartier désormais endeuillé de la Nouvelle-Orléans.

Hélène Terzian