Brexit: Theresa May est-elle "politiquement morte"?
A dix semaines seulement de la sortie prévue de l'UE, le 29 mars, la dirigeante conservatrice doit trouver une voie pour éviter au Royaume-Uni une rupture sans accord.
Quels contours pour le "plan B" de Theresa May?
Selon la presse britannique, ce "plan B" ressemblerait beaucoup à l'accord initial recalé par une majorité de députés la semaine dernière. A une exception près. Lors d'une conférence téléphonique avec ses ministres hier, Theresa May aurait affirmé qu'elle cherchait toujours à faire plier l'Union Européenne sur une disposition visant à éviter le rétablissement d'une frontière dure entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord.
Bruxelles a déjà fait savoir ne pas vouloir revenir sur ce point très controversé au Royaume-Uni. Le négociateur en chef de l'Union Européenne, Michel Barnier, a exclu toute renégociation de l'accord, "le meilleur possible" selon lui, sur la télévision irlandaise RTE.
Des députés prêts à contre-attaquer
Face à ce qu'ils dénoncent comme "l'intransigeance" de Theresa May, plusieurs groupes de députés ont prévu de tenter de court-circuiter le gouvernement en déposant des amendements à son "plan B" pour éviter un "no deal" ou reporter la date de sortie, avant un vote fixé au 29 janvier. Des amendements qui ont été qualifié "d'extrêmement inquiétants" par Downing Street.
Depuis une semaine, Theresa May n'a cessé de chercher un consensus politique en rencontrant des dirigeants de l'opposition, ainsi que de nombreux députés de son parti et des responsables du parti unioniste nord-irlandais DUP, son allié au Parlement. Mercredi dernier, elle a notamment survécu de justesse à un vote de confiance.
Sur RMC, Patrick Martin-Génier, spécialiste des questions européennes, estime que Theresa May est "politiquement morte":
"Le gouvernement ne maîtrise plus rien du tout. Aujourd'hui, Theresa May est politiquement morte, et c'est le Parlement qui a repris la main. Par conséquent, il va y avoir dès demain au Parlement, des tentatives de faire passer des amendements prioritairement qui viseraient à étendre l'article 50: donner un peu plus de temps au Royaume-Uni pour quitter l'UE. Un autre amendement qui serait de faire un nouveau référendum est de plus en plus réclamé par des responsables politiques et d'anciens premiers ministres".