Crise grecque: "Si on sort de l'Europe, on va devenir aussi pauvre que le Zimbabwe"

Des milliers de Grecs ont manifesté leur attachement à l'Europe - AFP
Le miracle n'a pas eu lieu. La Grèce s'enfonce encore plus dans la crise. Ce mardi à minuit, le pays a été contraint de faire défaut sur sa dette (de 1,6 milliard d'euros) vis-à-vis du FMI après avoir demandé, pour l'heure sans succès, une extension de l'aide financière européenne. Athènes devient ainsi le premier pays développé à accumuler des arriérés de paiement vis-à-vis du FMI et ne dispose désormais plus du plan d'aide international.
"L'Europe est notre maison"
Sur place, au moment où les ministres des Finances de la zone euro se réunissaient pour tenter de trouver une solution, des milliers de Grecs se sont rassemblés sur la place du Parlement. Le mot d’ordre était le suivant : "Venez avec vos sifflets pour pouvoir huer le Premier ministre, Alexis Tsipras". Dans la foule, des Grecs de tous âges, paniqués à l’idée que leur pays puisse un jour quitter l’Union européenne.
"Même si cela implique l’austérité, on veut que la Grèce reste en Europe. Oui on pense que l'Europe a fait des erreurs mais c’est notre maison. Les idées de cette extrême-gauche radicale et de Tsipras ne sont pas une solution", fait savoir George, 35 ans, ingénieur. Comme lui, les Grecs sont de plus en plus nombreux à penser que la bataille entre Alexis Tsipras et l'Europe est allée trop loin.
L'écart entre "oui" et "non" se réduit
"Si les Grecs disent non à l'Europe dimanche lors du référendum, on va dans le mur" explique de son côté Amalia. Pour elle, il ne faudrait même pas que ce référendum ait lieu parce que le risque de déclassement du pays est beaucoup trop important. "Si on sort de l'Europe, on va devenir aussi pauvre que le Zimbabwe", s'emporte-t-elle. Alors qui pourra sortir la Grèce de la crise et de la spirale de la dette ? Mélina, retraitée, est découragée: "On a essayé tous les partis…" Pour un résultat sans appel : "Je ne peux même leur faire confiance pendant une heure".
Selon un sondage publié ce mercredi, le "non" l'emporterait dimanche en Grèce au référendum pour ou contre les propositions des créanciers avec 54% des voix contre 33% pour le "oui". Toutefois, cette même enquête souligne que l'écart s'est réduit depuis la fermeture des banques.