"Fainéants" : les propos d'Emmanuel Macron ne passent pas

A Athènes, Emmanuel Macron a eu des mots durs contre ses opposants - LUDOVIC MARIN / AFP
Ça ne passe pas. Après ses propos polémiques tenus en juillet sur "les gens qui ne sont rien", le chef de l'Etat charge vendredi les "fainéants" que seraient les opposants à sa réforme du Code du travail.
"La France n'est pas un pays qui se réforme" a déclaré le président de la République devant la communauté française à l'école française d'Athènes, avant de s'en prendre à ses détracteurs: "Je serai d'une détermination absolue et je ne céderais rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes."
Des réactions véhémentes
Et les réactions n'ont pas tardé chez les adversaires à la politique d'Emmanuel Macron, qui effectuait en fin de semaine son premier voyage d'Etat officiel en Grèce.
Aux yeux d'Alexis Bachelay, ancien frondeur du Parti socialiste (PS), le président fait une "erreur étonnante". "Comment même imaginer qu'on puisse traiter ses opposants de fainéants", s'insurge pour sa part Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de Gauche.
"C'est la deuxième fois que le président de la République émet une critique très dure des Français depuis l'étranger. Cela rompt une tradition républicaine, ce qui me choque profondément", poursuit le proche de Mélenchon. Le leader de La France insoumise, lui, a d'ores et déjà convié les "fainéants" à manifester contre les ordonnances le 23 septembre.
"Enfant chéri de l'élite libérale"
Hasard du calendrier, les critiques n'ont cessé de pleuvoir sur Emmanuel Macron vendredi. Professeur à l'université de Cambrigde, Chris Bickerton a signé une tribune au vitriol dans le New York Times du jour. Il y fustige un président "dont le projet politique est fondé sur sa propre personne, enfant chéri de l'élite libérale mondiale. Il a perdu son aura à cause de son attitude arrogante vis-à-vis du pouvoir." Analyse que les Insoumis ne sont pas loin de partager.