RMC
International

Gaza: Israël bloque l'aide humanitaire, l'ONU et les pays arabes préoccupés

Des véhicules de la Croix-Rouge attendent à l'endroit où les militants du Hamas doivent remettre des otages israéliens à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 février 2025, dans le cadre de l'échange d'otages et de prisonniers.

Des véhicules de la Croix-Rouge attendent à l'endroit où les militants du Hamas doivent remettre des otages israéliens à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 15 février 2025, dans le cadre de l'échange d'otages et de prisonniers. - Bashar TALEB / AFP

Alors qu'Israël a annoncé bloquer l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, les pays arabes et l'ONU se sont dits préoccupés par cette décision.

Israël a bloqué dimanche jusqu'à nouvel ordre l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza après des désaccords avec le Hamas sur les modalités de la poursuite du cessez-le-feu, l'ONU l'appelant à revenir sur cette décision condamnée par plusieurs capitales arabes.

L'impasse actuelle compromet la poursuite de la trêve entrée en vigueur le 19 janvier après 15 mois d'une guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par l'attaque menée le 7 octobre 2023 par le Hamas dans le sud d'Israël à partir du territoire palestinien voisin.

Israël et le Hamas se renvoient la faute

À la fin de la première phase de l'accord de cessez-le-feu, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé le blocage dès dimanche de "toute entrée de marchandises et approvisionnements dans Gaza", en proie à une catastrophe humanitaire.

En cause, selon lui, le rejet par le Hamas d'un compromis américain prévoyant une extension de la première phase de la trêve pendant le ramadan et la Pâque juive, soit jusqu'à la mi-avril.

Le plan stipule selon Israël que "la moitié des otages (israéliens à Gaza), morts et vivants", seraient rapatriés au premier jour de son entrée en vigueur. Les derniers captifs seraient remis "à la fin, si un accord est trouvé sur un cessez-le-feu permanent".

Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a rejeté cette option, accusant Israël de vouloir "se soustraire" à ses engagements. Il a réaffirmé sa "volonté d'aller au bout des (deux) étapes restantes de l'accord" initial, soit "un cessez-le-feu global et permanent" et le "retrait complet" israélien de Gaza, avant "la reconstruction et levée du siège" du territoire.

Refusant pour l'heure de s'engager dans la deuxième étape, Israël exige que Gaza soit complètement démilitarisée et le Hamas éliminé, ce qu'exclut ce mouvement.

L'ONU exige un "retour immédiat" de l'aide

Le Hamas a qualifié de "crime de guerre" le blocage israélien de l'aide au territoire palestinien, où sont assiégés par Israël quelque 2,4 millions de Palestiniens depuis octobre 2023.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé à "un retour immédiat de l'aide humanitaire dans Gaza", exhortant "toutes les parties aux efforts nécessaires pour éviter un retour des hostilités à Gaza".

"Le droit international humanitaire est clair: nous devons être autorisés à accéder pour fournir une aide vitale et essentielle", a affirmé le chef des affaires humanitaires de l'ONU, Thomas Fletcher.

"Il est vital de maintenir le cessez-le-feu et l'aide humanitaire" pour Gaza, a exhorté le secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), Jagan Chapagain.

Plusieurs pays arabes, dont les médiateurs qatari et égyptien ainsi que l'Arabie saoudite, ont qualifié la décision israélienne de "violation flagrante de l'accord" de cessez-le-feu, accusant Israël "d'utiliser la faim comme une arme contre le peuple palestinien". Une réunion ministérielle arabe est prévue lundi au Caire, suivie d'un sommet arabe consacré à Gaza.

L'Union européenne a critiqué aussi bien le refus du Hamas d'accepter une extension de la première phase du cessez-le-feu que le blocage de l'aide par Israël.

RMC avec AFP