Guerre en Ukraine: c'est quoi les bombes au phosphore blanc, que la Russie aurait utilisées?

Des insinuations qui peuvent être lourdes de conséquences. Le maire d'Irpin et l'ambassadeur d'Ukraine en France ont accusé mercredi la Russie d'avoir utilisé des bombes au phosphore blanc lors de bombardements dans des zones où se trouvent des civils, ce qui est interdit par les conventions internationales.
C'est une arme qui peut servir pour illuminer un champ de bataille la nuit ou produire de la fumée, mais qui peut également être utilisée à des fins incendiaires. L'explosion d'une de ces bombes conduit à une pluie d'énorme flammes blanches qui éclaire le ciel, en pleine nuit grâce à ce produit chimique qui brûle au contact de l'air.
"Il y a aujourd'hui des preuves qui sont en train d'être collectées pour le tribunal (pénal international) de La Haye", assure Vadym Omelchenko, ambassadeur d'Ukraine en France jeudi soir sur BFMTV.
"Nous voyons que la Russie franchir tous les interdits"
L'utilisation de bombes au phosphore est autorisée seulement contre des cibles militaires isolées, éloignées des civils. C'est donc interdit au dessus des villes car ça peut avoir un effet dévastateur comme l'explique Michel Goya, spécialiste de l'histoire militaire:
"En général quand il y a autant de phospore, c'est qu'on a l'intention de brûler quelque chose, brûler des gens quoi. Les flammes vont se répandre un peu partout. Ca provoque des brûlures au deuxième e troisième degré, c'est extrêmement grave", décrypte-t-il.
Le maire d'Irpin, en banlieue de Kiev, Oleksandr Markouchine, est persuadé que c'est ce qui a touché sa ville mardi.
"Des spécialistes doivent venir pour confirmer. Mais nous considérons à 90% que c'était des bombes au phosphore. Cela fait peur, nous voyons que la Russie franchir tous les interdits."
Pour le moment, aucun bilan humain n'a été dressé après ces frappes au phosphore, ni à Irpin, ni à Izium.