Guerre en Ukraine: pourquoi Roman Abramovitch, président de Chelsea, s'est mis en retrait de son club
L’oligarque russe Roman Abramovitch a cédé le contrôle du club anglais de Chelsea, ce week-end, une conséquence directe de la guerre en Ukraine. En effet, la situation devenait intenable pour Abramovitch, le Russe le plus célèbre de Londres.
L’homme qui a fait de Chelsea l’un des plus grands clubs de football du monde à coup de centaines de millions de pétrodollars, n’a jamais pu faire oublier ses liens avec le président russe, Vladimir Poutine.
Champions d’Europe en titre
Il y a quelques jours, une Parlementaire britannique le présentait comme l’un des 35 personnages-clés de la Russie de Vladimir Poutine, ceux qu'il faudrait aujourd’hui sanctionner.
Roman Abramovitch ne fait pas partie des oligarques dont les avoirs ont été gelés, mais il a tout de même préféré se mettre en retrait, même s’il reste propriétaire du club, comme il l’est depuis bientôt vingt ans.
Et voilà comment Chelsea, champion d’Europe en titre, se retrouve soudainement géré par sa fondation caritative. Une fondation qui a un avantage: actuellement, elle ne compte aucun Russe parmi ses administrateurs.
Une fortune construite de façon obscure
Et ce n’est pas la première fois que Roman Abramovitch est rattrapé par sa proximité avec Vladimir Poutine. Il y a trois ans, déjà, il avait été privé de visa, obligé de quitter le territoire après l’empoisonnement de Sergueï Skripal, cet ancien espion russe, agent double pour les services britanniques. Abramovitch avait alors trouvé refuge en Israël et il avait fini par obtenir un passeport israélien, ce qui lui avait permis de revenir au Royaume-Uni et de continuer à dépenser sa fortune estimée à plus de 15 milliards de dollars.
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Cette fortune qui dit tout de son parcours. Il y a d’abord les années 90, et la privatisation du secteur du pétrole russe, dans des conditions très obscures. C’est là qu’Abramovitch devient riche.
Et puis, il y a les années 2000, la politique, il se fait élire à 34 ans gouverneur de la lointaine province du Tchoukotka, dans l’extrême-orient russe, aux frontières de l’Arctique. Il augmente les salaires, investit dans la région, la population l’adore, il se fait bien voir du Kremlin et il devient encore plus riche quand il revend ses affaires à une société d'État.
La suite, on la connaît, Chelsea et les paillettes du football, balayées aujourd’hui par les tremblements de la guerre.