RMC

Inquiétude en Irak après la mort du général iranien Qassem Soleimani tué par les États-Unis

Dans les rues de la capitale irakienne, Bagdad, on redoute une escalade des violences après l'attaque contre l'ambassade des Etats-Unis et la riposte américaine avec une frappe de drone contre un puissant général irannien.

Trois jours de deuil ont été décrétés en Iran, où des dizaines de milliers de personnes ont manifesté aux cris de "Mort à l'Amérique". L'influent général Qassem Soleimani a été abattu par un tir de drone ordonné par le président Donald Trump, trois jours après l'attaque inédite menée contre l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad. La mort de Qassem Soleimani est le dernier acte en date d’une brusque escalade des violences entre les Etats-Unis et l’Iran ces derniers jours. 

Mais c’est l'Irak qui devrait être au cœur des premières réponses de Téhéran, via ses milices et ses nombreux sympathisants politiques. Au Moyen-Orient, le président irakien Barham Saleh a appelé "tout le monde à la retenue" alors que de nombreux commandants pro-Iran ont déjà appelé à se "tenir prêts" à riposter. De leurs côtés, les États-Unis ont invité leurs ressortissants à quitter l'Irak immédiatement. Le Pentagone a annoncé vendredi que les Etats-Unis vont déployer 3000 à 3500 soldats supplémentaires au Moyen Orient. 

Crainte d'une guerre en Irak

Place Tahrir, à Bagdad, la mort du général Soleimani et ses conséquences inquiètent fortement. L'Irak, pourrait-il devenir le champ de bataille d'un conflit entre Washington et Téhéran ? Hors de question, confie cette Irakienne.

"Depuis le début, nous ne voulions pas que l'Iran établisse son influence en Irak, et nous sommes aussi inquiets de l'interférence des Etats-Unis dans les affaires intérieures irakiennes. On ne veut pas voir l'Irak être happé dans le conflit américo-iranien", confie-t-elle.

Cet Irakien, lui, craint une escalade des violences. "Ces événements marquent le début d'un conflit entre les Etats-Unis et l'Iran sur le territoire irakien. Mais quel est le rôle du gouvernement irakien dans ce conflit ? Que va-t-il faire ? Ce qui est sûr, c'est que cette frappe aérienne pourrait avoir de lourdes conséquences", estime-t-il.

Vendredi, le Premier ministre irakien, démissionnaire, a dénoncé "une agression contre son pays et son peuple" faisant craindre, "une guerre dévastatrice en Irak".

Marie Monier avec Guillaume Descours