"Je réessaierai quand même": malgré des contrôles renforcés, les migrants tentent toujours la traversée de la Manche

Le renforcement des patrouilles côté anglais ne décourage pas les migrants qui sont toujours aussi nombreux à tenter la traversée de La Manche.

Cachés sous des bâches tendues dans un sous bois de Calais, Amine, d’Afghanistan, et des centaines de migrants, rêvent de rejoindre les côtes anglaises: "Tous les soirs j’essaie de trouver un bateau. Je veux aller en Angleterre, si dieu le veux j’y arriverai".

D’autres réussissent... puis sont parfois renvoyés en France. Un voisin de tente, Ahmid, avait atteint Birmingham. Expulsé la semaine dernière , il est de retour, prêt à rembarquer plus loin, pour déjouer les patrouilles: "Parfois j’essaye ici à Calais, parfois j’essaie à Dunkerque où il faut deux heures de plus, cinq-six heures, pour rallier l'Angleterre. Il y a déjà de gros bateaux, un hélicoptère, la police est déjà trop présente. Je réessaierai quand même, je n’ai pas peur".

"Je crois en l’humanité, l’égalité et la solidarité!"

Pour leur venir en aide, distribuer couvertures et nourriture, des bénévoles britanniques traversent la Manche dans l’autre sens: "Je viens là parce que je crois en l’humanité, l’égalité et la solidarité!", explique Andy qui retient difficilement ses larmes. Ce retraité est indigné que face aux canots, son pays déploie la Royal Navy dans le détroit: "Ça ne changera rien à leur détermination. la traversée est déjà effrayante, c’est la route maritime la plus encombrée du monde, les migrants prennent ce risque car ils n’ont pas d’autre alternative. Je suis en colère contre mon pays".

Les associations de Calais craignent que les passeurs profitent du renforcement des contrôles pour augmenter le prix des traversées, et qu’ils précipitent les migrants vers un plus grand danger. Le corps d'un jeune migrant retrouvé hier matin sur une plage de Sangatte dans le Pas-de-Calais. Il s'agirait d'un homme de 28 ans naufragé d'une embarcation pneumatique. Son compagnon de voyage un adolescent de 16 ans avec qui il voulait rejoindre l'Angleterre a pu être secouru.

Laura Taouchanov et Nicolas Traino (avec Guillaume Dussourt)