La tension toujours vive autour de Taïwan, les exercices de l'armée chinoise "achevés avec succès"

Tout au long du week-end, la Chine a mené de spectaculaires manœuvres militaires autour de Taiwan. Les navires Chinois ont simulé un encerclement et un bombardement de l'île.
Mais comment expliquer ce regain de tension? Pour comprendre il faut faire un peu d’histoire. Jusqu’en 1949, une guerre civile oppose en Chine les communistes de Mao aux nationalistes de Tchang Kai Chek. Les communistes finissent par l'emporter et les nationalistes sont contraints de se réfugier sur l'île de Taïwan.
Et depuis, il existe deux Chines: l'immense "République populaire chinoise", et la petite République de Taïwan, 23 millions d’habitants, dont le nom officiel est "République de Chine". Ces deux pays ne se reconnaissent pas l’un l’autre. Pékin et Taipei revendiquent chacun la souveraineté sur l’ensemble des deux territoires.
Jusqu’en 1971, l’ONU ne reconnaissait que Taïwan qui avait un siège aux Nation Unies. Mais en 1971, c’est Pékin qui a récupéré ce siège et c’est désormais Taïwan qui n’est plus membre de l’ONU.
La Chine veut toujours récupérer Taïwan
Depuis, le Parti communiste chinois est extrêmement chatouilleux sur la question. Les Chinois affirment qu’ils n’ont pas renoncé à reconquérir un jour ce qu'ils considèrent comme une de leur province. Ils ne tolèrent pas, tout ce qui pourrait ressembler à une reconnaissance officielle. Or la présidente de Taïwan vient d'effectuer un voyage aux États-Unis. Pas une visite d’état, elle n'était qu’en transit en Californie pour se rendre en Amérique centrale, mais elle a eu un entretien avec le président de la chambre des représentants, ce qui a donné un caractère officiel à la visite.
Et c'est cela qui a provoqué les manœuvres militaires de ce week-end. La Chine a officiellement voulu adresser un sérieux avertissement à Taïwan. L'armée populaire chinoise a simulé un encerclement total de l'île. Elle a déployé des destroyers, des vedettes rapides lance-missiles, des avions de chasse et même un porte-avions. Elle a simulé une attaque avec des frappes de précisions sur des cibles clés.
Ce lundi, les Etats-Unis ont envoyé un destroyer naviguer dans les eaux revendiquées par Pékin, avant que la Chine n'annonce la fin des exercices "achevés avec succès".
Des manœuvres débutées juste après le départ d'Emmanuel Macron
Ces manœuvres interviennent juste après le départ d'Emmanuel Macron. C'est peut-être un signe de courtoisie d'avoir attendu qu'il s'en aille. L'Elysée affirme qu’au cours de son voyage, Emmanuel Macron a eu avec le président chinois Xi Jinping une conversation très dense et franche sur le sujet de Taïwan. Ursula Von der Leyen, la présidente de la commission qui accompagnait Emmanuel Macron a également évoqué la question.
Mais Xi Jinping lui a officiellement répondu que celui ou celle qui pense pouvoir obliger la Chine à faire des concessions sur Taïwan, se berce d'illusion. Ce qui est une phrase un peu compliquée pour dire "cause toujours". Pour Pékin c’est un dogme essentiel et non négociable. Il n’y a qu’une seule Chine et les séparatistes de Taïwan seront un jour réintégrés de gré ou de force…