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Ce que l'on sait des manœuvres militaires chinoises autour de Taïwan

Des touristes regardent un navire près de Taïwan.

Des touristes regardent un navire près de Taïwan. - GREG BAKER / AFP

Samedi, la Chine a lancé des manoeuvres militaires autour de Taïwan, qui devraient durer trois jours. Taïwan a détecté 11 navires de guerre et 70 avions chinois autour de l'île dimanche. Cela intervient à la suite d'une rencontre entre la présidente de l'île et un haut responsable américain qui a provoqué la colère de Pékin.

La Chine a lancé samedi trois jours de manoeuvres militaires autour de Taïwan. Objectif: intimider les autorités de l'île, peu après une rencontre entre sa présidente et un haut responsable américain qui a provoqué la colère de Pékin.

La force déployée

Dimanche, le ministère de la Défense taïwanais a indiqué avoir détecté 11 navires de guerre et 70 avions chinois autour de l'île. Ces chiffres sont globalement similaires à ceux recensés samedi. Il a précisé que des avions de combat et des bombardiers figuraient parmi les appareils repérés par son "système de renseignement et de reconnaissance".

L'armée chinoise a simulé des "frappes de précision" contre des "cibles-clés sur l'île de Taïwan et dans les eaux environnantes", impliquant des dizaines d'avions et des troupes au sol, a annoncé, de son côté, la télévision d'État. Des destroyers, des vedettes rapides lance-missiles, des avions de chasse, des ravitailleurs et des brouilleurs sont mobilisés pour les manoeuvres chinoises.

Les raisons de ces manoeuvres

La Chine considère Taïwan comme une province qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.

Les manoeuvres chinoises ont été lancées à la suite d'une rencontre mercredi en Californie de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen avec le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy.

Elles visent à mesurer les capacités chinoises à "prendre le contrôle de la mer, de l'espace aérien et de l'information (...) afin de créer une dissuasion et un encerclement total" de Taïwan, a affirmé samedi la télévision d'État chinoise.

La Chine a voulu attendre le retour de la présidente à Taïwan pour donner le coup d'envoi de cette opération nommée "Joint Sword". Également, d'après James Char, expert de l'armée chinoise à l'université de technologie Nanyang à Singapour, Pékin a souhaité que la visite d'État d'Emmanuel Macron en Chine soit terminée.

Les précédentes manoeuvres

Ces nouvelles opérations rappellent celles engagées au mois d'août 2022, à la suite de la venue sur l'île de Nancy Pelosi. Pékin avait mené des exercices à tirs réels à une dizaine de kilomètres des côtes taïwanaises, au cours d'une campagne d'encerclement similaire qui avait duré une semaine. Les autorités chinoises avaient également suspendu les imports de fruits et de poissons depuis l'île.

Cette fois, la Chine a annoncé des exercices à tirs réels à proximité des côtes du Fujian (est), la province qui fait face à Taïwan. Ils sont prévus lundi. Cependant, "Joint Sword" semble "ne pas être de la même ampleur que ce que nous avons vu durant la visite de Pelosi", dit Manoj Kewalramani, expert de la Chine à la Takshashila Institution de Bangalore.

AB avec AFP