"Méfions-nous des solutions improvisées": Jean-Luc Mélenchon regrette la livraison d'armes à l'Ukraine

Jean-Luc Mélenchon - AFP
Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a dit regretter mardi à l'Assemblée, sous les huées, la décision de l'Union européenne de fournir des armes à l'Ukraine pour se défendre face à la Russie.
"Méfions-nous des solutions improvisées (...) Les moyens que nous employons ne doivent jamais se retourner contre nous. Pourtant, je regrette que l'Union européenne ait décidé de +fournir des armements nécessaires à une guerre+, selon les termes du commissaire Josep Borrell", en référence au chef de la diplomatie européenne, a déclaré Jean-Luc Mélenchon devant les députés réunis en session spéciale pour débattre de la guerre en Ukraine.
"Cette décision ferait de nous des co-belligérants. Un engrenage s'enclenche, avec quelle légitimité ? Quand notre parlement l'a-t-il décidé ? Orienter ces armes à partir de la Pologne, terre d'Otan, n'est-ce pas se mettre à la merci de toutes les parties prenantes au conflit ", s'est-il encore demandé sous les huées de parlementaires.
"Le peuple russe n'est pas notre ennemi, ne le confondons pas avec le régime nationaliste"
Jean-Luc Mélenchon, qui est candidat à l'élection présidentielle, s'est également inquiété de la décision d'exclure la Russie du système de transaction financière Swift provoquant là encore des remous dans l'hémicycle. "Le peuple russe n'est pas notre ennemi, ne le confondons pas avec le régime nationaliste" de Vladimir Poutine, a-t-il estimé.
"Quelque que soient les causes de l'invasion de l'Ukraine, rien ne peut l'excuser ni la relativiser", a affirmé M. Mélenchon en plaidant pour la "neutralité" de l'Ukraine et une solution diplomatique par le biais de négociations sous l'égide de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Auparavant, le Premier ministre Jean Castex dans un discours devant le Parlement, avait dénoncé mardi un "acte de guerre" russe contre l'Ukraine et une "agression cynique et préméditée" que "la France condamne de la manière la plus absolue".
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