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"On n'est plus sûrs de rien": les Russes se ruent aux distributeurs alors que les sanctions économiques se font déjà ressentir

Au 7e jour de la crise en Ukraine, les conséquences des sanctions économiques visant la Russie commencent à se faire ressentir à Moscou.

C'est l'agitation devant certaines banques en Russie. À Moscou, des files d'attente de plusieurs mètres de long serpentent devant les distributeurs de billets: "Nous avons peur de ne plus pouvoir retirer d'argent nous ne sommes plus sûrs de rien", assure à Reuters Alexey, un Moscovite.

"Cela fait deux jours que je viens faire la queue parce que j'ai peur que le gouvernement nous confisque tout notre argent et que nos cartes de crédit soient gelées", renchérit Olga, une autre Moscovite.

Pas de panique généralisée, mais une inquiétude qui monte doucement disent les habitants. Car l'économie russe est de plus en plus isolée, touchée par de multiples sanction en représailles au conflit en Ukraine.

La majorité des banques du pays ont été débranchées de l'économie mondiale, des transactions sont rendues impossibles et les comptes de certaines personnalités proches de Poutine sont gelés. Le rouble continue de s'effondrer depuis lundi à des taux records: il faut aujourd'hui 126 roubles pour obtenir un euro, c'était 93 roubles avant l'invasion.

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"On constate une espèce de hausse de prix un peu déraisonnée"

Certains paiements sont déjà refusés assure à RMC Alexandre, un Français installé à Moscou. Il remarque aussi que les étiquettes ont changé dans certains magasins:

"On constate une espèce de hausse de prix un peu déraisonnée sur plusieurs objets électroménagers ou d'iPhone par exemple. On doit aussi s'attendre à une forte inflation et une baisse du pouvoir d'achat".

Sur le long terme, des pénuries sont également possibles. C'est la crainte sur place, du président le chambre du commerce et de l'industrie France-Russie Emmanuel Quidet: "Dans le secteur automobile, à partir du moment où ils ne peuvent plus avoir de composants, ils ne pourront plus construire de voitures. Dans le secteur pharmaceutique, on risque de ne plus avoir suffisamment ne serait-ce que pour la population", assure-t-il à RMC.

Selon un institut économique du pays, le niveau de vie des Russes baissera d'ici un an sous l'effet des sanctions.

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Nicolas Traino (avec Guillaume Dussourt)