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"On ne se sent plus accueillis": le Brexit inquiète toujours plus les Français expatriés

Le Royaume-Uni est toujours en pleine incertitude concernant le Brexit. Pendant que le Parlement et le gouvernement de Theresa May tentent de trouver un accord, les Européens vivant là-bas s'inquiètent de plus en plus.

Les députés britanniques et le gouvernement vont-ils parvenir ce mardi à se mettre d'accord sur un plan de sortie de l'Union européenne ? Alors que la date butoir pour le Brexit est fixée au 29 mars, les députés sont à nouveau consultés ce soir à 20 heures pour tenter de trouver un accord.

Le 15 janvier dernier, le plan de sortie négocié entre la première ministre Theresa May et Bruxelles avait été largement rejeté ouvrant la possibilité d'un divorce sans accord, ce qui inquiète habitants et milieux économiques.

Les Britanniques vivent donc dans l'incertitude. Mais c'est aussi le cas des 3,8 millions d'européens qui vivent au Royaume-Uni, et qui sont directement concernés par cet accord et qui s'inquiètent de leur futur statut.

"Ma fille de quatorze ans ne veut plus que je lui parle français dans la rue"

C'est le cas de Nicolas qui a vécu presque aussi longtemps ici, en Grande-Bretagne, qu’en France.

"C'est mon pays, ça fait 23 ans que j'habite ici. Quand je suis venu j'adorais le Royaume-Uni, la musique, l'esprit qui régnait... En moins d'un mois je me suis fait des amis pour la vie ici."

Mais depuis le référendum sur le Brexit il y a deux ans et demi, Nicolas a le sentiment que l’atmosphère a complètement changé.

"On est plus conscients de ne pas être britanniques, on le sent dans le regard des autres quand on parle français dans la rue. Je suis marié avec une Britannique, on a une fille de quatorze ans qui ne veut plus que je lui parle français dans la rue. On ne se sent plus accueillis comme on on l'était avant avant, ça fait mal. Très mal." 

"Ca fait deux ans et demi qu'on est dans l'incertitude la plus totale"

A ce regard sur lui qui a changé, s’ajoute l’inquiétude quant à son futur. Car tant qu’aucun accord de sortie n’a été conclu, le sort de Nicolas, n’est pas scellé.

"Ca fait deux ans et demi qu'on est dans l'incertitude la plus totale. On ne sait pas quel sera notre futur, notre statut. On ne sait ce que seront les règles."

Pour pouvoir rester ici, dans son pays d’adoption, son pays de coeur, comme il dit, Nicolas a décidé de se battre. Et a monté une association pour faire entendre la voix des quelques 4 millions d’Européens installées aujourd'hui au Royaume-Uni.

A Londres, Marie Régnier (avec James Abbott)