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Qui est Mark MacGann, ancien lobbyiste d'Uber et "taupe" des "Uber Files"?

Depuis dimanche, les révélations sur la société Uber font scandale dans le monde entier. C'est notamment Mark MacGann, un Irlandais de 52 ans qui a travaillé pour Uber dans les années 2010, qui en est à l'origine.

Il est à l’origine des révélations sur la société Uber qui font scandale dans le monde entier depuis dimanche. Mark MacGann dit avoir trop menti et affirme vouloir se rattraper. Cet Irlandais de 52 ans a travaillé pour Uber dans les années 2010. Il était le lobbyiste en chef chargé de l’Europe, de l’Afrique et du Moyen-Orient. C’est lui par exemple qui a accompagné le fondateur de l’entreprise Travis Kalanick dans le bureau d’Emmanuel Macron, alors jeune ministre de l’Économie en 2014.

Il était, selon sa propre description, celui qui parlait aux ministres, qui vendait le modèle Uber dans les médias, qui expliquait qu'Uber allait bénéficier aux chauffeurs et ouvrir des opportunités économiques. Il défendait l’avenir de la Gig-économie, c'est-à-dire l’économie des petits boulots.

Pour résumer, ce super attaché de presse a été le meilleur défenseur de ce que l’on a appelé l’ubérisation de l’emploi.

Sauf qu’un jour, il a craqué. Il a été rattrapé par sa conscience. Il a estimé qu’il ne pouvait plus se regarder dans la glace parce qu’il vendait des mensonges, parce que selon lui, il ne pouvait pas ne pas s'élever contre la manière dont les gens étaient traités chez Uber.

Un lanceur d'alerte en pleine lumière

Pris par les remords, il a donc décidé de confier à un quotidien anglais, le Guardian, les 124.000 documents qu’il avait accumulés. Des mails, des courriers, des SMS entre les dirigeants d’Uber et les responsables d’une dizaine de gouvernements. Des documents révélés dimanche par 42 medias internationaux dont Le Monde et Radio France. Ceux-ci font scandale parce qu'ils prouvent par exemple en France, une proximité entre les dirigeants de l’entreprise américaine et le ministre de l’Économie de l’époque, Emmanuel Macron.

Le lanceur d’alerte, lui, devait rester anonyme. Sauf que lundi, Mark MacGann a décidé de sortir de l’ombre. D’aller au bout de sa démarche et de confier: “C’est moi la taupe interne. C’est moi qui ai tout balancé”.

Uber lui reproche d’avoir touché son gros chèque de départ avant de se mettre à table. Lui répond que non. Il avait contacté le Guardian bien avant de signer son accord de licenciement.

Nicolas Poincaré