"Uber files": une enquête révèle comment Emmanuel Macron a aidé Uber en France
Emmanuel Macron aurait œuvré en coulisse pour la société de VTC Uber entre 2014 à 2016. C’est ce que révèle le Consortium international des journalistes d’investigation et de la cellule investigation de Radio France, diffusées par le journal Le Monde et France Info, dans le cadre de l'enquête Uber Files.
Nous sommes en 2014 et Uber semble avoir trouvé un partenaire, le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron. Un allié qui transmet des amendements sur mesure, rédigés par Uber, à l'Assemblée.
L'objectif est de réduire la formation des chauffeurs, une idée reprise en décret. Un ministre sollicité aussi par Uber quand la préfecture de police de Marseille prend un arrêté interdisant ses VTC. D'un SMS, Emmanuel Macron aurait répondu: "Je vais regarder cela personnellement". Si le préfet de l'époque se défend de toute pression, trois jours plus tard, l'interdiction est levée.
Une action "classique" selon l'Elysée
Enfin, Uber se serait même permis de contacter le ministre quand ses locaux parisiens sont perquisitionnés. A la suite de ces révélations, l’opposition s’inquiète de la place actuelle des lobby sous la présidence d’Emmanuel Macron.
"Je suis choqué, mais pas étonné, explique Louis Boyard, député LFI du Val-de-Marne. On savait qu’Emmanuel Macron était le président des lobbys. Par contre, ce que ça révèle, c’est que lorsqu’il était ministre de l’Économie, il a véritablement favorisé des lobby et pas pour n’importe quoi, contre le droit du travail. La conclusion de tout ça, c’est que le droit du travail a été détruit par l’ubérisation. Je pense particulièrement à tous ces jeunes qui sont enfermés dans cette ubérisation, dans la précarité. Et il l’a aussi fait contre le droit français. Quand on voit la pratique qu’il a pu avoir en tant que ministre de l’Économie, je me demande comment il pratique sa présidence de la République et quelle place il a laissé aux lobbys à la place de notre démocratie."
Sollicité par le journal Le Monde, l’Élysée se défend et précise que l’action d'Emmanuel Macron entre 2014 et 2016 rentrait dans le cadre classique des fonctions d’un ministre.