Royaume-Uni: pourquoi Boris Johnson va démissionner
Le Premier ministre britannique Boris Johnson va démissionner de la tête du parti conservateur ce jeudi, assure la BBC ce jeudi. Dans la foulée, le parti va désigner un nouveau leader qui sera nommé Premier ministre en lieu et place de Boris Johnson au mois d'octobre.
Boris Johnson, 58 ans, est confronté depuis plusieurs jours à des démissions en série au sein de son gouvernement. Et dans son propre camp, des appels à sa démission ont été lancés.
Nommé mardi, son nouveau ministre des Finances Nadhim Zahawi l'avait appelé à quitter son poste: "Ce n’est pas tenable et cela ne va faire qu’empirer: pour vous, pour le parti conservateur et surtout pour tout le pays. Vous devez faire ce qu’il faut et partir maintenant", a-t-il écrit.
Tout a commencé par une série de scandales qui a éclaboussé la classe politique britannique. Un député soupçonné de viol a été arrêté puis libéré sous caution, un autre a dû démissionner pour avoir regardé des films pornos à l’assemblée, un troisième a été condamné pour une agression sexuelle sur un mineur.
Scandales en série
Mais c’est finalement une autre histoire qui est devenue une affaire d'État. Elle concerne un député conservateur qui s’appelle Chris Pincher et qui occupe un poste important au sein du groupe majoritaire. Récemment, lors d’une soirée très, très arrosée dans un bar, il a fait des avances à deux hommes, dont un collègue député. Une plainte a été déposée auprès du parti. Chris Pincher s’est excusé, puis il a démissionné jeudi dernier en se disant couvert de honte.
Si Boris Johnson n'est pas responsable de cet ultime dérapage, il est mis en cause pour avoir menti. Lorsque l’affaire a été rendue publique, on a demandé à Boris Johnson s’il connaissait la réputation de ce député lorsqu’il a encouragé sa nomination. Et il a affirmé que non, qu'il ne savait rien.
Mais malheureusement pour lui, il a été démenti par un haut fonctionnaire qui a révélé que Boris Johnson avait été bien informé des frasques précédentes du député. Mardi, le Premier ministre a dû reconnaître qu’effectivement, il savait depuis 2019. Pour se défendre, il a dit: "J’avais oublié". Boris Johnson a présenté ses excuses pour cette erreur. Espérant que l’affaire en resterait là.