RMC

Suède: ces villes qui choisissent l'extrême droite

L'extrême droite gagne des villes et progresse en Suède. C’est le cas de Hörby, commune rurale au Nord-Est de Malmö.

L’extrême droite espérait renverser la table pourtant, elle est loin de réaliser la percée annoncée. Malgré une victoire dans certaines villes, la Suède semble donc résister à la poussée nationaliste.

Après 80% des bulletins dépouillés, le bloc de gauche a recueilli 40,6% des voix contre 40,1% pour l'alliance de droite. Tandis que les Démocrates de Suède, parti d'extrême droite, ont recueilli 17,8% des voix.

Critiqué tous azimuts sur son bilan migratoire et social, le Premier ministre Stefan Löfven apparaît personnellement fragilisé par quatre années d'un mandat tumultueux qui a vu l'arrivée en 2015 dans le pays scandinave de 160.000 demandeurs d'asile, un record en Europe rapporté au nombre d'habitants.

Le Premier ministre a appelé dans la nuit l'opposition, au dialogue en l'absence de majorité.

"Stop à l'immigration"

RMC s'intéresse ce lundi matin à la petite ville de Hörby au Nord-Est de Malmö. Une paisible commune rurale de 15.000 habitants.

Ces terres agricoles sont le berceau historique de l'extrême droite suédoise. Chaque matin, les militants nationalistes ont installé leur stand avec un message clair: "Stop à l'immigration". A Hörby, les agriculteurs ont voté en conséquence pour les Démocrates de Suède.

"La Suède se contente de dire aux migrants, 'venez, chez nous'"

Entre deux récoltes de pommes de terres, Moats a quand même trouvé le temps d’aller voter et il est satisfait. Ici dans sa ville, l’extrême droite est arrivée en tête.

"C’est une très bonne nouvelle. J’espère qu’au moins ici ils vont faire bouger les choses parce que depuis des années, la Suède se contente de dire aux migrants, ‘venez, venez, venez chez nous’. Moi je dis non. En plus, ils ne travaillent pas et ils coûtent de l’argent".

"Ils se battent avec nous, les Suédois. Moi, je ne veux plus sortir"

Des demandeurs d’asile, Hörby en a accueilli environ 200 en cinq ans et depuis, un sentiment d’insécurité s’est répandu. Même si le taux de criminalité n’a pas augmenté, même si la ville semble tout à fait paisible, Marcus, le jeune ouvrier agricole ne veut plus sortir: "Les migrants sortent dans la rue le soir et ils se battent avec nous, les Suédois. Moi, je ne veux plus sortir".

Rendre Hörby à ses habitants, rendre la Suède aux Suédois, c’est précisément ce discours qui a porté le candidat d’extrême droite, Stefan Borg, vers la victoire: "Vous voyez cet immeuble, c’est là qu’on héberge des demandeurs d’asile. Cela a coûté 600.000 euros à la commune".

"On va privilégier les besoins de nos habitants"

Et maintenant qu’il a gagné, Stefan Borg entend bien changer les choses.

"On va privilégier les besoins de nos habitants et s’assurer qu’ils sont logés, en priorité. Les demandeurs d’asile eux, seront dorénavant logés dans des campings".

Le futur maire promet également de créer des classes séparées pour les demandeurs d’asile afin de ne pas nuire, explique-t-il, aux résultats des élèves suédois

Marie Regnier et Alice Froussard