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Syrie: les rebelles annoncent la fuite de Bachar al-Assad

Le président syrien Bachar al-Assad rencontre le président russe au Kremlin, à Moscou, le 24 juillet 2024.

Le président syrien Bachar al-Assad rencontre le président russe au Kremlin, à Moscou, le 24 juillet 2024. - Valery SHARIFULIN / POOL / AFP

Bachar al-Assad a quitté la Syrie après l'offensive éclair des rebelles depuis quelques jours. Le Premier ministre syrien, Mohamed al-Jalali, s'est dit prêt à coopérer.

Les rebelles menés par des islamistes radicaux ont annoncé être entrés dimanche dans la capitale Damas après une offensive fulgurante en Syrie, faisant fuir selon eux le président Bachar al-Assad et mettant fin à cinq décennies de règne du parti Baas.

Des habitants de Damas ont déclaré à l'AFP avoir entendu des tirs nourris. "Le tyran Bachar al-Assad a pris la fuite" et "nous proclamons la ville de Damas libre", ont annoncé des groupes rebelles dans des messages partagés sur l'application Telegram.

"Assad a quitté la Syrie via l'aéroport international de Damas avant que les membres des forces armées et de sécurité ne quittent" le site, a indiqué à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

L'AFP n'était pas en mesure dans l'immédiat de confirmer de source officielle où se trouve le président qui a dirigé d'une main de fer la Syrie pendant vingt-quatre ans, réprimant en 2011 dans le sang une rébellion qui s'est transformée en guerre civile, l'une des plus violentes du XXIe siècle.

Depuis le début de leur offensive le 27 novembre dans le nord-ouest de la Syrie, les rebelles ont rapidement conquis plusieurs grandes villes clés, annonçant viser Damas et vouloir renverser le président syrien.

Ils ont lancé un appel "pour rentrer en Syrie libre" aux Syriens déplacés à l'étranger par le conflit déclenché en 2011 avec la répression violente de manifestations prodémocratie, qui a fait un demi-million de morts, et a morcelé le pays en zones d'influence, avec des belligérants soutenus par différentes puissances étrangères.

Le Premier ministre prêt à coopérer

Dans une vidéo publiée sur son compte Facebook, le Premier ministre syrien, Mohamed al-Jalali, s'est dit prêt à coopérer avec tout nouveau "leadership" choisi par le peuple, précisant qu'il serait dimanche matin dans ses bureaux au siège du gouvernement pour toute procédure de "passation" de pouvoir.

"Ce pays peut être un pays normal, construisant de bonnes relations avec ses voisins et avec le monde (...) mais cette question sera du ressort de tout leadership que choisira le peuple syrien, et nous sommes prêts à la coopération et à lui apporter toute les facilités possibles", a indiqué le chef du gouvernement, Mohamed al-Jalali, dans une vidéo publiée sur son compte Facebook.

Le commandant de Hayat Tahrir al-Sham, qui dirige l'offensive des rebelles ayant pénétré dans la capitale syrienne, a appelé dimanche ses combattants à ne pas s'approcher des institutions publiques à Damas, qui restent sous contrôle de l'ex-Premier ministre jusqu'à une "passation officielle".

"À toutes les forces militaires dans la ville de Damas, il est totalement interdit de s'approcher des institutions publiques, qui resteront sous le contrôle de l'ancien Premier ministre jusqu'à la passation officielle", selon un communiqué d'Abou Mohammad al-Jolani, qui a commencé à utiliser son vrai nom Ahmed al-Chareh. "Il est également interdit de tirer en l'air", a-t-il ajouté dans le communiqué partagé sur la chaîne Telegram de la coalition rebelle.

Joe Biden suit la situation de près

Le président américain Joe Biden suit attentivement "les événements extraordinaires" en cours en Syrie où les rebelles revendiquent la prise de Damas et assurent que le président Bachar al-Assad a pris la fuite, a indiqué la Maison Blanche dans la nuit de samedi à dimanche.

"Le président Biden et son équipe suivent attentivement les événements extraordinaires en Syrie et sont en contact permanent avec nos contacts régionaux", a indiqué le porte-parole du Conseil national américain de sécurité Sean Savett sur les réseaux sociaux.

AFP