Taïwan: colère de la Chine après la visite de Nancy Pelosi
La tension monte encore d’un cran entre la Chine et les Etats-Unis, après la visite de Nancy Pelosi, présidente démocrate de la chambre des représentants à Taiwan. Il s'agit de la plus haute représentante américaine à visiter l'île depuis 1997.
La Chine a aussitôt dénoncé l’attitude extrêmement dangereuse des Etats-Unis alors que Pékin considère cette île de 23 millions d’habitants comme l’une de ses provinces et voit donc cette visite comme un affront.
Il est 22h45, heure locale, lorsque Nancy Pelosi atterrit à Taiwan à bord d’un avion militaire mardi. Les images sont diffusées en direct à la télévision américaine. Elle est accueillie par Joseph Wu, le ministre taïwanais des Affaires étrangères.
Plus tard, dans un communiqué, la présidente démocrate de la Chambre des représentants a affirmé que cette visite démontre le soutien inconditionnel de l’Amérique à cette vibrante démocratie. Dans le même temps, la Chine, qui dénonce une atteinte à la paix et à la stabilité.
“C’est une violation sérieuse du principe de souveraineté de la Chine et de son intégrité territoriale. Une atteinte grave aux relations sino-américaines, à la paix et à la stabilité. L’armée populaire de libération va réaliser une série d’opérations autour de l’île”, affirme la télévision d’Etat chinoise.
Lors d'une rencontre avec Tsai Ing-wen, la présidente taïwanaise à Taipei, Nancy Pelosi a affirmé être venue "en paix" dans la région tout en assurant que les Etats-Unis n'abandonneront pas leurs engagements envers l'île démocratique menacée d'invasion par Pékin.
"Aujourd'hui, notre délégation (...) est venue à Taïwan pour dire sans équivoque que nous n'abandonnerons pas notre engagement envers Taïwan et que nous sommes fiers de notre amitié durable", a déclaré Nancy Pelosi.
Un risque faible de conflit?
Plus tard, la Chine a fait entrer 21 avions militaires dans la zone de défense de Taïwan. Si la situation est électrique pour Emmanuel Lincot, professeur à l’institut catholique de Paris, le risque d’un conflit armé entre les deux puissances est faible.
“La Chine à ce jour n’a pas la puissance de feu, n’a pas les moyens de coercition qui lui permettraient de mettre à genoux Taïwan et les Etats-Unis. Donc s’engager dans un conflit serait catastrophique pour la Chine et pour le Parti communiste chinoix”, indique-t-il.
Un Parti, communiste qui organise à la fin de l’année son 20e congrès. Une échéance très importante pour le président Xi Jinping qui selon les spécialistes ne risquera pas un conflit ouvert avec les Etats-Unis avant cette date.