Trump président: "si le dollar baisse ça nous arrange mais ce ne sera pas significatif" selon un patron français

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Nicolas Martin (44 ans), patron de Madness US:
"Dans la profession, ce qu’il se dit, c’est que le dollar va légèrement baisser. J’ai des doutes là-dessus. Mais peut-être. Et quand on dit légèrement c’est légèrement: si c’est 5% c'est le bout du monde. Si le dollar baisse et que l’Euro est plus fort ça nous arrange un peu, bien sûr. Mais je pense que ce sont des spéculations sans véritable fondement, et je ne pense pas que ça sera significatif.
"Je suis assez favorable à ce qui s’est passé, parce que je suis assez capitaliste dans l’âme"
Je suis revenu dimanche après trois semaines là-bas, j’ai quand même senti un peu l’ambiance. Elle était un peu plus électrique que lors d’une élection présidentielle lambda. On en entendait plus parler que d'habitude. Mais nos fournisseurs ne nous en parlent pas, parce que c’est de la politique politicienne et ils ne veulent pas rentrer dans ce débat-là. J’ai quand même croisé une dame, chez un nouveau fournisseur que j’essaie de démarcher. Elle m’a dit qu’elle devait revenir en Europe, mais qu’elle retardait son voyage pour avoir la chance de voir la première présidente américaine élue. Elle a dû être déçue ce matin.
Trump et le protectionnisme? C’est dans le bon sens pour nous qui faisons de l’import. Moi je suis assez favorable à ce qui s’est passé, parce que je suis assez capitaliste dans l’âme. Et le mec qui a été élu il est capitaliste, sans parler des autres sujets. Donc je considère que normalement ce sera un président libéral comme on n’en a pas eu depuis Reagan. Il va forcément trouver que ça devrait aller mieux pour les affaires des Etats-Unis. Mais c’est de la théorie. Entre la théorie et la pratique, ça fait souvent deux, mais sur le papier, ça va dans le bon sens.
"Lors de la crise des subprimes en 2008, on a eu des rabais colossaux sur les voitures"
Si ça se confirme, nos fournisseurs devraient aller bien. Mais est-ce que ce serait bien pour nous? Ce n’est pas tout à fait sûr. Quand il y a eu la crise des subprimes en 2008, on a eu des rabais colossaux sur les voitures, c’était fantastique pour nous. Toutes ces choses-là sont des spéculations sur lesquelles il ne faut pas miser. Je pense qu’il n’y aura pas de changement fondamental, en tout cas pas à court terme.
Jusque-là, je m’étais retenu d’en parler avec mes clients en France, pour ne pas avoir l’air d’un con, alors que sur la politique française je ne me retiens pas du tout. Dans les médias, c’est un candidat qui était qualifié de raciste, de misogyne. La majorité des Français va écouter ça la bouche ouverte, l’intégrer, le croire, donc j’ai évité de rentrer dans ce cercle-là. D’autant que chez mes clients, la réaction à Trump est encore plus ferme que quand on évoque le Front national. Maintenant qu’il est élu, je vais dire ce que je pense. C’est fait c’est fait. J’ai quand même dans ma clientèle plus de capitalistes que de gens un peu plus à gauche".