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"Johnny par Johnny": qu'attendre de la nouvelle série Netflix?

Johnny Hallyday sur la scène de l'Olympia en décembre 1962.

Johnny Hallyday sur la scène de l'Olympia en décembre 1962. - AFP

Netflix diffuse à partir de ce mardi une nouvelle série documentaire consacrée à Johnny Hallyday, avec des images d'archives.

Cinq ans après sa mort, Johnny Hallyday continue de fasciner. Une nouvelle série télévisée est diffusée à partir de ce mardi par Netflix, dressant un portrait captivant de l'ex-idole des jeunes. Les cinq épisodes de 35 minutes chacun sont basés sur des archives, souvent tirées de l'oubli et accompagnées de témoignages en voix-off, sans langue de bois, comme Pascal Obispo qui travailla avec lui.

Il y a des pépites. "Je suis assez menteur (...) je ne peux pas m'en empêcher", lâche ainsi un jour le "Taulier" face caméra. "A chaque fois qu'on a exhumé une interview, on a été frappé par sa franchise, ce qui fait que le récit tient par la voix de Johnny, même si on a parfois des témoins pour aller un peu plus loin", décortique pour l'AFP Eric Hannezo, patron de Black Dynamite (société du groupe Mediawan) qui produit la série-documentaire en association avec Universal Music France.

Il en résulte un portrait entier de celui qui fut le rockeur préféré des Français, entre coup d'éclat et face sombre. "Il n'y a pas eu de calcul pour le protéger ou non, lui même étant tellement cash en interview, ce qui n'empêche pas l'empathie", développe Eric Hannezo.

Le fameux entretien de Johnny accordé au journal Le Monde en 1998 avait fait grand bruit à l'époque, car il y parlait sans détour de ses relations avec la drogue. Mais dans la série de Netflix, on entend aussi l'interprète de "Allumer le feu" se livrer sur le rythme à conserver en tournée, en évitant de se présenter sur scène avec les "narines dilatées", référence à la cocaïne.

"Plus heureux en tant que Johnny sur scène qu'en tant que Jean-Philippe Smet"

Johnny, au fil des interviews, ouvre consciemment ou non les différents tiroirs de sa vie. Les images d'archives naviguent entre un chanteur aux spectacles insensés (combats de kung-fu et main géante sur scène), un acteur passé par le cinéma d'action et d'auteur, une mégastar au train de vie fou et un homme lucide au moment du bilan des vies conjugales/familiales.

On réalise sur la longueur que Johnny a très vite vécu non-stop sous l'oeil des fans - telles ces jeunes filles récoltant les mégots jetés autour de chez lui - et des caméras de télé. Dans la balance, l'artiste s'est intelligemment servi des médias, s'est montré honnête et s'est aussi fait piéger.

Les images de son père, qui l'avait abandonné à peine né, revenu renouer le contact avec lui lors de son service militaire, ne sont ainsi qu'une mise en scène de paparazzi avec un géniteur vénal. "Il le dit lui-même, il a toujours été plus heureux en tant que Johnny sur scène qu'en tant que Jean-Philippe Smet (son nom à l'état-civil, ndlr), individu cherchant sa place", conclut Eric Hannezo.

J.A. avec AFP