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Le sexagénaire qui séduisait des femmes en jouant à "50 nuances de Grey" renvoyé pour viol

Un sexagénaire va être renvoyé devant la cour d'assises de Nice pour "viol par surprise". Il utilisait une fausse identité pour séduire des femmes sur le web et coucher avec elles à son domicile de Nice, en s'inspirant du livre Cinquante nuances de Grey. Les faits remontent à 2009, 2014 et 2015.

C'est une information RMC. Un sexagénaire qui utilisait une fausse identité pour séduire des femmes sur le web et coucher avec elles va être renvoyé devant une cours assises de Nice pour "viol par surprise" sur 3 femmes, pour des faits qui remontent à 2009, 2014 et 2015. L’homme s’inspirait du scénario érotique du livre Cinquante nuances de Grey. Contacté son avocat nous a assuré qu’il allait faire appel de cette décision avant la fin de la semaine.

Ce célibataire de 68 ans avait un mode opératoire bien rodé. Il avait créé une page Facebook, un compte twitter au nom d'Anthony Laroche et s'était inscrit sur des sites de rencontre sous cette fausse identité. Pour compléter son profil il utilisait les photos d'un mannequin. Il se présentait tantôt comme architecte d'intérieur, ingénieur ou designer. Discutait avec des femmes. Etablissait une relation de confiance avec elles. Une relation sentimentale au fil de conversations téléphoniques quotidiennes. Jusqu'à la prise de rendez-vous. "Il voulait que la rencontre soit exceptionnelle", a expliqué une victime aux policiers.

"Attachées, les yeux bandés"

Le suspect imposait alors ses règles. Il refusait toute rencontre dans un lieu public. C'était toujours à son domicile. Dans la pénombre. Avec une mise en scène érotique à suivre à la lettre. Un scénario "inspiré du livre Cinquante nuances de Grey", explique maître Mohamed Maktouf, l'avocat de deux plaignantes. Les femmes devaient se déshabiller et se bander les yeux avant de le rejoindre dans la chambre. Le suspect les attachait pour qu'elles ne puissent pas le toucher. Tout était planifié pour "éviter d'être démasqué" explique Mohamed Maktouf.

"J'y ai cru jusqu'au bout, confie l'une des plaignantes. J'étais fragile". Très vite après l'acte sexuel, les femmes se rendaient compte de la supercherie. Elles découvraient avec dégoût "un vieil homme vouté, à la peau fripée". L'une d'elle explique s'être sentie "Salie, violée" mais aussi "honteuse d'avoir été manipulée. Je n'ai jamais donné mon consentement à cet homme-là, je l'avais donné à Anthony Laroche", affirme-t-elle.

"Je n'ai jamais forcé qui que ce soit"

Le suspect était en contact avec 342 femmes sur toute la France. Les enquêteurs ont retrouvé 200 fichiers à son domicile. Chacun correspondant à une femme avec lequel le suspect avait été en relation. Il y avait des photos intimes de ces femmes parfois prises dans la chambre du sexagénaire les yeux bandés et les mains attachées. Durant l'instruction, les policiers ont pu établir que 24 femmes s'étaient rendus chez le suspect dans ces circonstances. 5 d'entre elles ont déposé plainte. D'autres se sentaient fautives, coupables d'avoir été trompées et n'ont pas souhaité engager de poursuites. "Après deux ans d’instruction, ce renvoi devant la cour d’assises pour viol avec surprise c'est une victoire pour les plaignantes. Mes clientes sont pour la première fois reconnue comme victimes par la justice", estime Mohamed Maktouf, avocat des parties civiles.

De son côté, le sexagénaire a toujours nié les viols: "Je n'ai jamais forcé ni obligé personne. Je n'ai absolument pas la notion d'avoir faire quelque chose d'illégal; peut-être contre la morale; mais je n'ai pas forcé qui que ce soit". Son avocat va faire appel avant la fin de la semaine.

Marion Dubreuil (avec P. G.)