Nouvelle tribune dans l'affaire Depardieu: 150 personnalités contre "l'immunité artistique"

Gérard Depardieu - ICON Sport
"L'art n'est pas un totem d'impunité" : c'est le titre d'une nouvelle tribune parue lundi dans le journal Libération. Une nouvelle étape dans l'affaire Gérard Depardieu, lancée par les images de commentaires graveleux visant les femmes diffusées par Complément d'enquête le 7 décembre sur France 2. On y voit l'acteur, déjà visé par deux plaintes pour viol et agression sexuelle, qui multiplie les remarques dégradantes envers des femmes et une enfant.
Lundi, le journal Libération a donc commencé 2024 en publiant cette nouvelle tribune signée par plus de 150 personnalités du monde de la culture, comme Alexandra Lamy ou Muriel Robin. Les signataires disent vouloir protéger l'art "en refusant qu'il serve de prétexte à l'abus de pouvoir".
"Les monstres sacrés n'existent pas", est-il écrit
"Le talent ne justifie pas la transgression des limites (...) Nous refusons la perspective d'une immunité artistique", est-il écrit en guise de conclusion.
Une réponse martelée à la tribune du Figaro, dans laquelle il était écrit : "Lorsqu'on s'en prend à Gérard Depardieu, c'est l'art que l'on attaque" !
Un mois d'affaire
Le 17 décembre, la famille de l'acteur dénonçait une "cabale inédite" et une "manipulation monstrueuse", dans les colonnes du JDD. Le 20 décembre, c'est le président de la République Emmanuel Macron qui dit son admiration pour "un immense acteur" qui "rend fière la France" et dénonce une "chasse à l'homme" sur France 5.
Le 25 décembre, une tribune implore dans le Figaro : "N'effacez pas Gérard Depardieu" avec une cinquantaine d'artistes prend la défense du "monstre sacré du cinéma" et dénonce un lynchage.
Depuis sa parution, ce texte de soutien crée un malaise. Il aurait été initié par un éditorialiste proche des sphères identitaires. Certains signataires s'en sont ensuite désolidarisés: Carole Bouquet, l'ex-compagne de l'acteur, Gérard Darmon, Pierre Richard dimanche ou encore Jacques Weber, lundi. Le comédien a fait son mea culpa sur Mediapart, disant avoir mal lu et signé "par réflexe d'amitié".