"Réagir peut tout changer": une campagne pour sensibiliser les témoins de violences sexistes et sexuelles

"Réagir peut tout changer": c'est le nom de la nouvelle campagne gouvernementale qui vise à sensibiliser l'ensemble de la société française sur les violences sexistes et sexuelles.

Au bureau, à domicile, dans les transports en commun, à l’école… Les femmes, quel que soit leur âge, sont exposées ou victimes de ce type de violences. Alors "dénoncer ne suffit plus, il faut désormais changer les comportements et inciter chacun à réagir", expliquent Edouard Philippe et Marlène Schiappa dans leur communiqué.

Un investissement de 4 millions d'euros

A partir de ce dimanche et jusqu'au 14 octobre, quatre spots seront diffusés à la télévision et sur internet pour illustrer diverses formes de violences: sexistes, sexuelles, verbales, physiques. Dans différents lieux, et différents contextes: sphère privée, publique, professionnelle ou bien scolaire. Un hashtag est également mis en place: #NeRienLaisserPasser.

En 2016, 62.000 femmes ont été victimes d'un viol ou d'une tentative de viol, plus de 450.000 ont subi une agression sexuelle et 123 ont perdu la vie suite à la violence d'un conjoint ou d'un ancien compagnon. Soit environ une tous les trois jours.

Cette campagne s’inscrit dans le cadre de la grande cause du quinquennat dédiée à l’égalité entre les femmes et les hommes, "c'est d'ailleurs la première fois qu'un gouvernement organise une campagne de cette ordre, en investissant 4 millions d'euros", souligne Marlène Schiappa.

"Des personnes croient par exemple qu’une fille habillée avec un décolleté, mérite ce qui lui arrive"

L'objectif du gouvernement est clair: inciter chacun à intervenir. Intervenir pour faire cesser par exemple une conversation sexiste, un harcèlement de rue ou une agression sexuelle parce que trop souvent les témoins ne savent pas comment réagir. Raphaelle Remy Leleu est porte-parole d'Osez Le féminisme.

"Que ça soit par peur d’une réaction violente, que ça soit par incompréhension de ce qui est en train de se passer, ou parce que ces personnes croient par exemple qu’une fille habillée avec un décolleté, mérite ce qui lui arrive".

"En France on ne forme pas contre les violences sexistes et sexuelles"

Dans cette campagne, le gouvernement a choisi de mettre en avant des témoins qui sont intervenus. Une pédagogie par l'exemple qui ne suffira pas pour Madeline Da silva, membre du mouvement féministe #noustoutes.

"En France on ne forme pas contre les violences sexistes et sexuelles. La première chose qu’il faut faire c’est expliquer ce que sont les violences et donner des outils pour intervenir".

Cette campagne télé du gouvernement sera diffusé pendant deux semaines plusieurs fois par jour.

Céline Martelet (avec C.P.)