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Violences conjugales: "Il faut repenser la loi sur la légitime défense", pour l'actrice Eva Darlan sur RMC

88 personnalités, dont Eva Darlan, en appellent à Emmanuel Macron dans le JDD pour lutter contre les violences conjugales, pour que les victimes "ne meurent plus dans l'indifférence totale". Un manifeste lancé par Muriel Robin fait des propositions concrètes et invite à un rassemblement le 6 octobre à 14 heures à Paris.

"Sauvons celles qui sont encore vivantes". C’est le titre de la tribune publiée dans le Journal du Dimanche, qui dénonce les violences conjugales. En France, tous les trois jours, une femme meurt sous les coups de son conjoint. 123 femmes ont perdu la vie l’an dernier et 225.000 ont été victimes de violences conjugales.

Pour rendre cette lutte plus efficace, les signataires formules plusieurs propositions concrètes: formations obligatoires des policiers, des gendarmes et de tous les métiers de Loi à ces questions, plan d’hébergement d’urgence des femmes, contraindre les hommes violents à se soigner et repenser la loi sur la légitime défense.

"Être condamné 10 ans ou 12 ans après avoir été molesté toute sa vie, c’est inacceptable"

Pour Eva Darlan, l’actrice à l’initiative du comité de soutien pour Jacqueline Sauvage et signataire de la tribune du JDD, il faut s’inspirer de nos pays voisins pour repenser la loi et instaurer "la légitime défense différée" qui prend en compte la notion de "survie".

"Il faut repenser la loi sur la légitime défense. Dans le cas de Jacqueline Sauvage et d’autres avant et après elle, il n’y aurait pas eu ces condamnations terribles. Être condamné 10 ans ou 12 ans après avoir été molesté toute sa vie, c’est inacceptable. Il y a tellement d’horreurs qui se font et contre lesquelles on ne peut pas réagir parce que la légitime défense différée ne peut pas s’appliquer. Il faut réfléchir là-dessus".

"Ce qu’il faut absolument arrêter aussi c’est la médiation pénale"

Autre demande du collectif: interdire systématiquement à l’agresseur d’approcher le domicile de sa victime et pour le suivi, imposer le port du bracelet électronique: "Des femmes ont été tuées après une interdiction d’approcher", précise l'actrice engagée.

"Ce qu’il faut absolument arrêter aussi c’est la médiation pénale. Cette médiation pénale fait que, après une plainte, on réunit la plaignante et l’accusé devant un médiateur. A la suite de quoi, la femme retire sa plainte. Donc il faut arrêter ça".
Bourdin Direct (avec C.P.)