RMC
Police-Justice

Affaire des assistants parlementaires européens: Marine Le Pen risque gros

placeholder video
Avec 26 autres personnes, Marine Le Pen, l’ancienne présidente du RN, est jugée à partir de ce lundi dans l’affaire des assistants parlementaires européens.

Marine Le Pen à la barre. A partir de ce lundi, la cheffe de file des députés RN et 26 autres personnes sont jugées devant le tribunal correctionnel de Paris dans l'affaire des assistants parlementaires européens. Jean-Marie Le Pen ne sera pas sur le banc des accusés, pour des raisons de santé. La justice reproche au Front national (à l’époque) et à ses dirigeants d’avoir détourné l’argent du Parlement européen pour payer des assistants qui, en réalité, travaillaient pour le parti. Ce qui est strictement interdit. Le Parlement européen chiffre le préjudice total à près de 7 millions d’euros. L’ex-présidente du RN risque gros: jusqu’à dix ans de prison, 1 million d’euros d’amende et dix ans d’inéligibilité.

"Cela a duré pendant des années, selon Patrick Maisonneuve, l’avocat du Parlement européen: "Ce n’est pas quelques enveloppes. C’est un système centralisé, massif… Il y a plusieurs millions d’euros qui ont été apparemment détournés. Il y a des échanges, des documents, il y eu des perquisitions… Tous les éléments montrent qu’un système avait été mis en place au bénéfice du Front national".

Pour les juges, Marine Le Pen est au cœur de ces détournements de fonds européens. Elle serait même "l’une des principales responsables du système". Ce qu’elle conteste, souligne Alexandre Varaut, porte-parole du RN: "Marine Le Pen aborde ce procès avec énormément de combativité, avec l’intention de démontrer qu’elle a fait des choses parfaitement légales et qu’elle doit être relaxée".

Un agenda très chargé entre le procès et l’Assemblée

Le procès va durer près de deux mois, jusqu'au 27 novembre. Et Marine Le Pen compte bien être très présente, déterminée et combative. Le camp de Marine Le Pen tient à faire passer le message: leur cheffe ne compte pas se démonter. "Elle reprend quasiment sa robe d'avocate" selon un pilier du RN. Tout en gardant les rênes de son groupe de députés, Marine Le Pen veut assumer sa défense et ne pas être trainée dans la boue, explique un cadre du parti.

Elle sera donc très présente au procès. A l'Assemblée, seuls les questions au gouvernement et les grands rendez-vous, comme le discours de politique générale de Michel Barnier ce mardi, sont maintenus à son agenda. Pour Marine Le Pen, pas question d'avoir peur, ou en tout cas de le montrer: "Je ne suis pas inquiète. Nous sommes totalement innocents des faits qui nous sont reprochés et nous allons l’expliquer aux magistrats durant de longues semaines".

Même le risque d'une peine d'inéligibilité, qui menace ses ambitions présidentielles, ne semble pas ébranler sa confiance et celle de ses troupes. "Elle est en titane", confie une fidèle mariniste. Le RN compte aussi sur le contexte politique pour détourner l'attention des électeurs. Un député mise sur le chaudron de l'hémicycle pour attirer les caméras. Autre parade: un meeting, dès dimanche à Nice, pour montrer, assume un cadre, que "le RN ne veut pas subir la séquence du procès".

LP avec Guillaume Biet et Hélène Terzian