Affaire Matzneff: la publication du livre de Vanessa Springora relance la question d'un âge de consentement minimum
Ce jeudi sort "Le consentement", livre-témoignage de Vanessa Springora sur la relation qu'elle a eue avec l'écrivain Gabriel Matzneff alors qu'elle avait à peine 14 ans et lui plus de 40 ans. Une relation dont elle dénonce aujourd'hui l'emprise et l'aspect pédocriminel.
Au-delà de ce qu'il contient, ce livre relance le débat des relations entre enfants et adultes et repose la question d'un âge de consentement minimum.
Il y a 40 ans, Gabriel Matzneff racontait publiquement ses relations avec de très jeunes enfants, faisant même l'apologie de ces rapports. Un discours qui serait impossible à tenir aujourd'hui selon Latifa Bennari, fondatrice l'association de d'aide aux victimes l'Ange bleu.
"Des individus comme lui ne peuvent plus faire le prosélytisme de la relation entre adultes et mineurs. Aujourd’hui, on connaît mieux l’impact et les conséquences d’une relation précoce. Seulement ce message-là n’est pas dissuasif pour les personnes qui ont une attirance envers les enfants", explique-t-elle.
165.000 enfants victimes chaque année
Et c'est justement pour lutter contre les crimes pédophiles que plusieurs associations demandent un âge minimal de consentement, indispensable pour Muriel Salmona, psychiatre spécialiste des violences sexuelles.
"On a un consensus sur 15 ans où tout acte sexuel commis sur un enfant de moins de 15 ans est considéré comme un viol ou une agression sexuelle. C’est une des solutions incontournables pour lutter contre l’impunité de ces violences et faire passer un message clair qui est : on ne touche pas à un enfant", indique-t-elle.
Chaque année, 165.000 enfants sont victimes de viol et de tentatives de viol, seuls 0,4% de ces crimes sont jugés en cours d'assises.