Avion immobilisé à Vatry: 200 passagers doivent repartir, environ 50 veulent rester en France

Des bâches blanches empêchent de voir les lits de camp devant l'aéroport de Vatry, dans la Marne, où 303 passagers dorment depuis quatre nuits. Leur avion, qui avait fait escale pour faire le plein ce jeudi, avait été immobilisé pour des suspicions de traite d'êtres humains. Il va pouvoir repartir ce lundi matin à 10 heures, sans deux de ses passagers, toujours en garde à vue pour des soupçons de trafic d’êtres humains.
L'avion va retourner en Inde, à Mumbai précisément. Un départ qui devrait concerner au moins 200 des 300 passagers du vol initial, autorisés à repartir en raison d'irrégularités de procédure. L'appareil devrait décoller sans ceux qui ont demandé l'asile en France. Cela concerne au moins une cinquantaine de personnes, selon les estimations de la compagnie aérienne.
Des conditions difficiles
Le juge des libertés et de la détention pointe une atteinte disproportionnée au droit de la personne. Ils auraient dû tous avoir accès à un interprète et un médecin. Les avocats des passagers sont soulagés que leurs clients puissent enfin quitter cet endroit aux conditions dénoncées par Me Aurore Opyrchal.
"Imaginez 300 personnes parquées au même endroit. On a des sanitaires qui sont à l'extérieur. Vous allez prendre votre douche sur le parking."
"Je pense que c'est compliqué. Il y a peu de douches. Il ne faut pas que ça se prolonge encore plus longtemps, ce n'est pas possible. C'est Noël, je pense que tout le monde aspirerait à autre chose", a-t-elle ajouté. De nombreux passagers ne comprennent pas pourquoi ils étaient bloqués au sol, selon leurs avocats.
"Déjà, leurs droits n'ont pas été bien notifiés. Il y avait un ou deux interprètes pour 300 personnes. Ce n'est pas acceptable", a dénoncé Me Mathieu Malblanc.
L'avocat n'est pas surpris par cette incompréhension. "Eux, ce qu'ils vous disent, c'est qu'ils étaient partis faire du tourisme. Ils devaient arriver au Nicaragua. Ils n'avaient jamais prévu, eux personnellement, de descendre et vouloir rentrer sur le territoire français", a-t-il déclaré.
Au moins six mineurs ont déposé une demande d’asile. Leur demande sera étudiée sauf s’ils décident, finalement, de réembarquer à bord avec les autres passagers.
Deux passagers de l'avion vont être présentés à un juge d'instruction ce lundi en vue d'une possible mise en examen.