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"Ce serait une catastrophe": vers une annulation de l'autorisation du chantier de l'A69?

Le chantier de l'A69 entre Castres et Toulouse

Le chantier de l'A69 entre Castres et Toulouse - RMC

C'est un projet controversé sur lequel va se pencher ce lundi le tribunal administratif de Toulouse: l'A69 qui doit relier Castres à Toulouse. Une autoroute dont ne veulent pas les militants et que le rapporteur public a préconisé d'annuler faute d'intérêt public majeur. Pourtant les habitants, eux, continuent de le défendre.

Le tribunal administratif de Toulouse examine ce lundi matin le dossier controversé de l'autoroute A69. Mercredi, le rapporteur public s'est prononcé pour une annulation de l'autorisation du chantier de cette autoroute qui doit relier Castres et Toulouse. Selon lui, il n'y a pas de "raison impérative d'intérêt public majeur justifiant le chantier".

La décision du tribunal sera rendue d'ici trois semaines. La construction de cette autoroute fait l'objet depuis plusieurs mois d'une vive opposition de la part des écologistes. Mais sur place, certains habitants attendent cette autoroute avec impatience pour désenclaver leur territoire. Et cet avis négatif du Rapporteur public inquiète comme dans la petite commune de Soual dans le Tarn.

Antonio et Dominique ont le sentiment d’être coupés du monde. Ils espèrent donc que le chantier de cette autoroute ne sera pas stoppé. “Moi je vais à Toulouse trois fois par semaine. Donc vivement qu’elle soit faite l’autoroute, j’irai plus vite”, indique Antonio. “Ils sont à plus de 60, ou 70% de l’avancement de l’autoroute”, ajoute Dominique. “Il faut finir maintenant ou alors il ne fallait pas commencer, sinon ce serait de l’argent foutu en l’air”, pointe Antonio.

La crainte d'une jurisprudence pour d'autres dossiers

Pour ce projet estimé à 450 millions d’euros, ce sont 300 millions d’euros qui ont déjà été dépensés. Beaucoup de chefs d’entreprises tarnais sont favorables à cette liaison, comme Gauthier Castan, spécialiste du transport dans les Travaux Publics. Lui a beaucoup investi.

“Plus d’un million 200 mille euros sur du matériel. On a fait un recrutement énorme pour notre petite structure, environ 17-18 personnes pour travailler sur le chantier. Donc s’il y a un coup d’arrêt sur l’A69, pour nous ce serait catastrophique”, déplore-t-il.

Le maire de Soual, Jean-Luc Alibert, ne veut pas croire à cette hypothèse qui serait, selon lui, “terrible pour l’économie”.

“Cela voudrait dire que sur d’autres projets, reconnus d’utilité publique, et bien on pourrait avoir une sorte de jurisprudence qui s’appliquerait, et qui de fait arrêterait des chantiers, ce qui est inadmissible”, dénonce-t-il.

L’élu fait allusion notamment au futur projet de ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse.

Jean-Wilfrid Forquès avec Guillaume Descours