Délinquance: quels sont les effets de la vidéosurveillance sur l'insécurité ?

- - -
Condé-Sainte-Libiaire en Seine-et-Marne, son église, son école, ses 1405 habitants et ses 22 caméras de surveillance: "Vous en avez deux, une dans l'angle sur le pignon et une en haut à gauche", montre Adeline, une membre de l'équipe municipale. Pas plus grosses que des balles de tennis, elles se nichent partout, sur les lampadaires, ou sous les toits des bâtiments: "Il y en a à chaque entrée de ville. Certaines permettent de filmer et d'autres de relever les plaques d'immatriculation".
Cette petite commune s'en est dotée il y a un an et demi, pour le plus grand bonheur d'Ahmed, l'épicier du village: "On est rassuré par rapport au magasin, on se dit qu'on peut partir le soir la conscience tranquille. Avant l'installation de caméra on m'avait volé mon utilitaire. Avec des caméras, on aurait pu éviter ça", estime-t-il.
Prix de l'équipement: 100.000 euros. Et grâce aux subventions de l'Etat, la commune n'a déboursé que 20.000 euros. Pour Sébastien qui habite Condé-Sainte-Libiaire, l'utilité des caméras ne lui saute pas aux yeux: "Ce que je note c'est que dans la rue où j'habite, il y a toujours des bouteilles de verre cassées. Je trouve que cela n'a pas changé grand-chose".
"Ce dont on a besoin, c'est d'hommes sur le terrain et aucune caméra ne les remplacera"
Et pourtant, les résultats sont là d'après le maire, Fabrice Marcilly: "Selon un rapport de la gendarmerie reçu il y a une quinzaine de jours, 80% de méfaits avaient été relatés en moins sur la commune par rapport aux autres années et que le taux d'élucidation était de 40% ce qui est énorme pour la gendarmerie".
Privilégier la videoprotection, n'est cependant pas la règle dans les municipalités voisines, qui priorise encore les renforts humains, au contact du terrain. Et la vidéoprotection, n'est pas la solution miracle pour toutes les municipalités. À Besançon notamment, la mairie écologiste préfère le renfort humain, à la multiplication de caméras:
"Ce n'est pas suffisant. Ce dont on a besoin, c'est d'hommes sur le terrain et aucune caméra ne les remplacera. L'Etat doit assumer pleinement son rôle en matière de sécurité, il faut envoyer des hommes sur le terrain", appelle Anthony Poulin l'adjoint au maire.
Il dit toujours attendre la venue de 30 policiers supplémentaires. Une promesse que l'Etat doit honorer avant la fin de l'année 2021.
>> A LIRE AUSSI - "Ça n'était plus vivable": les deux tiers des soignants suspendus finalement vaccinés