Des milliers de témoignages avec le hashtag "MetooInceste": "Avec le livre de Camille Kouchner, la porte a été ouverte pour casser l'omerta"
Depuis samedi le hashtag #Metooinceste a généré des milliers de témoignages sur Twitter. Une vague de témoignages qui fait suite à la parution du livre de Camille Kouchner, La Familia Grande le 7 janvier, dans lequel elle raconte l’inceste subi par son frère de la part de son beau-père Olivier Duhamel.
C'est une femme membre du collectif féministe Nous Toutes qui a lancé le mouvement sous le pseudonyme Marie Chenevance:
"J'avais 5 ans, en une soirée, ce frère de ma mère a bouleversé ma candeur". "Ça s’est passé devant toute ma famille qui n'a rien vu puisque c'était sous la table. Quand on en parle, les gens ne réagissent pas. Là avec le livre de Camille Kouchner, la porte a été ouverte. Il faut absolument casser l'omerta", raconte-t-elle à RMC.
"Maintenant il faut des réponses politiques à la hauteur"
Une immense avancée pour Mié Kohiyama, victime d'inceste et présidente de l'association 'Moi aussi amnésie':
"J'ai trouvé ça extrêmement émouvant, extrêmement fort. J'ai vraiment eu le sentiment d'assister à un moment historique en France pour les victimes. Historique parce que le tabou de l'inceste tombe. C'est le tabou du silence. Grâce au livre de Camille Kouchner, les victimes ont une visibilité et je trouve ça extraordinaire. Maintenant il faut des réponses politiques à la hauteur".
Car l'objectif en rendant visibles ces très nombreuses victimes d'inceste est d'interpeller les pouvoirs publics pour Madeline da Silva, militante Nous toutes et maire adjointe des Lilas: "Le gros problème qu'on a en France aujourd'hui, c'est qu'il y a tellement peu de professionnels formés à ces violences qu'on n'arrive pas à les détecter. Si on formait ces professionnels, on pourrait les stopper".
Dimanche soir, Marlène Schiappa, la ministre déléguée à la Citoyenneté, a exprimé son soutien aux personnes témoignant sur Twitter et a plaidé pour un durcissement de l'arsenal juridique à l'encontre des auteurs de violences sexuelles sur mineurs.
Selon l'association Face à l'inceste, 10 % des Français ont été victimes de violences sexuelles durant leur enfance. Ces agressions se déroulent, dans 80 % des cas, au sein de la sphère familiale.