Accident mortel de car scolaire: "Ils l'ont vu s'éteindre", une élève qui devait prendre le bus témoigne

"Le corps de Johanna, ils l'ont vu petit à petit trembler, puis, après s'éteindre." Assises sur les marches du lycée, les larmes aux yeux, Julia raconte ce que ses camarades de classe lui ont dit sur l'accident de bus scolaire qu'ils ont vécu, à Châteaudun en Eure-et-Loir, jeudi matin. Une élève, Johanna, est décédée sur le coup et 20 autres lycéens ont été blessés. Ces derniers sont en état de choc, après avoir vu leur camarade mourir sous leurs yeux.
"Me dire que je la verrai plus, que je l'entendrai plus, ça me fait bizarre. C'est là qu'on voit qu'on n'est jamais à l'abri en fait. Là, ils ont pris le bus et ils ont fait confiance au chauffeur. Je n'ai même pas les mots. C'est horrible comme situation. À leur place, je ne sais pas comment je serai aujourd'hui", confie Julia.
Cette dernière répète en boucle la même chose: "Et si j'étais montée dans le car, je ne veux même pas y penser." Jeudi matin, l’adolescente de 17 ans n’a exceptionnellement pas pris le car scolaire pour aller au lycée, contrairement à trois de ses amis, qui en une fraction de secondes ont senti le chauffeur donner un coup de volant avant de s’écraser dans un fossé:
"Ils écoutaient de la musique puis d'un coup, ils se sont vus tourner, renverser. C'était tellement rapide que mon amie qui est dans ma classe disait 'on était en train de rouler et la seconde d'après allongés et on était blessés'."
Aujourd’hui Julia n'espère plus qu'une chose: convaincre ses amis de se rendre à la cellule de soutien psychologique mise en place par leur lycée.
Le conducteur positif aux stupéfiants
L'enquête se poursuit pour déterminer les causes de l'accident. Le véhicule s'est couché sur le côté pour une raison encore inconnue. Le conducteur, âgé de 26 ans et inconnu de la justice, a été placé en garde à vue. Un premier test salivaire aux stupéfiants s'est "révélé positif", a annoncé le parquet de Chartres. Le résultat de ce test doit encore être confirmé par une prise de sang.
Sur place jeudi, le ministre des Transports Philippe Tabarot, a annoncé un renforcement des contrôles des chauffeurs, notamment "au niveau des stupéfiants".
Le conducteur a livré une première explication, déclarant "avoir croisé un véhicule circulant trop proche de la ligne séparatrice, avoir voulu l'éviter, et s'être retrouvé dans le fossé" indique le procureur.