Affaire Bétharram: les établissements catholiques davantage contrôlés? "Nous n'avons rien à cacher"

Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique, déclare ce jeudi sur RMC que les établissements "n'ont rien à cacher", estimant que les contrôles "sont une bonne chose". Une affirmation qui se veut en réponse aux critiques formulées contre les établissements privés sous contrat avec l'État, en plein épisode de révélations sur les violences sexuelles commises à Bétharram (Pyrénées-Atlantiques).
"Toute la société est responsable, il n'y a pas que l'école, c'est une responsabilité collective, il faut la tenir", clame Pierre Delorme.
Lui-même était-il au courant de l'affaire, des plaintes, de l'ampleur du scandale? "L'organisation de l'enseignement catholique n'est pas vertical. En tant que secrétaire général, je veille à ce ce que le projet fédère les établissements mais à l'époque des faits, leur indépendance est forte et sont sous la tuelle soit du diocèse, soit d'une congrégation", se contente-t-il de répondre au micro d'Apolline Matin.
Philippe Delorme évoque ensuite une "omerta" qui fait que "les affaires ne sortent pas". "Il suffit qu'une personne parle pour que se déclenchent des révélations. C'est toute la difficulté majeure sur laquelle nous travaillons avec acharnement, à savoir comment libérer la parole et comment on l'écoute. Les infos ne pouvaient pas remonter jusqu'au secrétariat général à l'époque."
Accès aux archives? "Ça m'étonnerait qu'il y ait quelque chose"
Selon lui, bien que les archives des établissements soient à la disposition de la justice, "bien entendu", il n'est pas sur que cela puisse apporter de nouveaux éléments concrets. "Ça m'étonnerait qu'il y ait quelque chose" , affirme-t-il.
Pour autant, la lutte contre les abus sexuels au sein des établissements semble être pris en considération depuis quelques années, Philippe Delorme invoquant la mise en palce, "il y a 8 ans, soit avant le rapport Sauvé, du programme de protection des publics fragiles (3PF)". Son fonctionnement est le suivant: "On demande aux chefs d'établissements de ne pas évaluer les signalements mais de les transmettre au rectorat ou au procureur, qui lui va décider s'il faut aller plus loin."
L'inspecteur de 1996 a renié son rapport
Faudrait-il néanmoins davantage de contrôles pour ces établissements, sachant que l'inspecteur qui avait rédigé un rapport, en 1996, a déclaré mercredi qu'il ne tenait finalement "pas la route". "Je n'ai pas cherché à savoir ce qui se passait dans les dortoirs (...) je suis reparti en ignorant totalement ce qui est actuellement reproché", a-t-il reconnu.
Philippe Delorme le clame haut et fort, les établissements "n'ont rien à cacher": "Je l'ai déclaré il y a un an, je rêvais que nos 7.500 établissements soient contrôlés, nous n'avons rien à cacher. C'est une bonne chose."
"Est-ce qu'on fait ce qu'il faut ? On y tend. Il ne faut jamais relâcher la vigilance. Ce n'est jamais gagné mais je pense qu'on a progressé dans notre société, la parole des enfants est plus libre", explique Philippe Delorme
Le secrétaire général de l'enseignement catholique dit par ailleurs qu'une partie "du programme d'éducation à la sexualité et à la vie affective est une bonne chose, en ce qui concerne le respect du corps et du consentement".