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Agent municipal tué à Grenoble: "Il est mort alors qu'il aidait encore quelqu'un" témoigne un collègue

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TÉMOIGNAGE RMC. Au lendemain de la mort par balles d'un agent municipal de 49 ans à Grenoble, l'un de ses anciens collègues, Michel Vanotti, lui a rendu hommage, alors que l'auteur des faits est toujours en fuite et activement recherché.

"Il est mort alors qu'il aidait encore quelqu'un". Proche de Lilian, l'agent municipal tué par balles dimanche matin à Grenoble, Michel Vanotti, son ancien collègue, lui a rendu hommage.

"Lilian ne savait pas dire non. C'est quelqu'un de très appliqué et attachant, en plus toujours avec le sourire. Tout le monde l'aimait", se désole cet agent de mairie à la retraite.

Michel Vanotti cotoyait Lilian depuis plus de 15 ans lors des missions syndicales ou pour la gestion de leur mutuelle professionnelle. Il dénonce "un assassinat gratuit". "Ses enfants, qu'est-ce qu'on peut leur dire? Il a un petit garçon de 9 ans, une fille qui est majeure. Quelqu'un d'honnête. C'est odieux", déclare-t-il ému.

À 49 ans, Lilian a été tué à l'arme à feu dimanche aux alentours de 7h30, alors qu'il tentait de venir en aide sur un accident, et d'empêcher le responsable de s'enfuir.

L'agent de propreté en service roulait à proximité de l'accident de circulation. Lilian est alors sorti de son véhicule pour prêter main forte à un passant qui tentait d'empêcher l'auteur des faits de s'enfuir. Sur ce carrefour très emprunté, entre la mairie et le stade, ce conduteur, au volant d'une Audi immatriculée en Pologne, a percuté à grande vitesse l'arrière d'une voiture arrêtée au feu rouge.

Le responsable de l'accident, en état d'ivresse selon le parquet, est parvenu à sortir une arme et à tirer à deux reprises sur l'agent municipal, au thorax. Lilian est décédé quelques heures plus tard à l'hôpital.

"Cet agent était l'un des piliers de notre service de propreté urbaine, quelqu’un d'engagé, de profondément engagé pour l'intérêt général", regrette Éric Piolle, le maire de Grenoble.

La tristesse laisse place à la colère

Ce dernier dénonce "la circulation des armes à feu dans notre pays" et à Grenoble, qui a déjà connu plus de 15 fusillades cette année. L'enquête dira si le chauffeur a un lien avec le trafic de drogue qui gangrène la ville. Le procureur de Grenoble dénonçait cet été un climat de guerre des gangs intense.

Michel Vanotti a lui aussi des mots durs sur le climat qui règne dans la métropole grenobloise et la multiplication des violences: "Des coups de feu, des règlements de compte... Ce n'est pas possible. Nos politiques, j'espère qu'ils vont prendre leurs responsabilités et qu'ils vont être à la hauteur de ce qui s'est passé".

Michel Vanotti et Éric Piolle participeront à l'hommage qui est prévu à la mairie à 14 heures avec l'ensemble de ses collègues et l'équipe municipale. Le tireur, lui, est pour l'heure toujours activement recherché et son identité est encore inconnue.

Nicolas Traino (avec T.R.C.)