Attaque à Annecy: l'assaillant placé à l'isolement et dans une cellule anti-suicide

Le réfugié syrien qui a poignardé deux adultes et quatre très jeunes enfants, désormais hors de danger, à Annecy jeudi dernier, a été mis en examen pour "tentatives d'assassinat" et placé en détention ce samedi, sans que l'enquête n'ait encore permis de comprendre son geste.
Depuis son interpellation, l'assaillant âgé de 31 ans n'a donné aucune explication et fait "obstruction à la garde à vue", notamment en se "roulant par terre". Il est en outre "totalement mutique", selon des sources qui se sont confiées à l'AFP.
Sous haute surveillance
Il a été écroué ce week-end et placé à l'isolement au sein du centre pénitentiaire d'Aiton, en banlieue d'Annecy. Le suspect est seul dans sa cellule et ne doit entrer en contact avec aucun autre détenu. Il est placé sous très haute surveillance pour ne prendre aucun risque.
"Il est à l'isolement, soit parce qu'ils l'ont demandé par mesure de sécurité, soit dans ce cas précis parce qu'il y a une forte médiatisation qui laisse craindre des représailles", explique Jérome Massip, secrétaire général du Syndicat pénitentiaire des surveillants.
"Dépressif et anxieux"
Après avoir rencontré un médecin, et un psychiatre qui l'a jugé "dépressif et anxieux", il a été placé provisoirement dans une cellule anti-suicide.
"C'est une cellule d'urgence, les murs sont lisses, il n'y a aucun dispositif d'accroche qui permettrait au détenu de passer à l'acte", poursuit Jérôme Massip.
Il peut faire les mêmes activités que les autres détenus, comme aller à la bibliothèque de la prison, et en promenade. Mais il les effectuera seul. Il conserve son droit à l'information, aux visites, à écrire et recevoir des courriers, et à exercer sa religion. Le chef de "tentative d'assassinat" peut lui valoir la réclusion criminelle à perpétuité.