"Aujourd'hui, tout se réveille": une victime de violences sexuelles dans une école catholique témoigne

"Aujourd'hui, tout se réveille." Olivier avait 11 ans, en 1981, quand les violences sexuelles ont commencé lorsqu'il était scolarisé dans l'institution Notre-Dame de Bétharram, un établissement scolaire catholique du Béarn (Pyrénées-Atlantiques). Il dénonce les actes d'un surveillant, laïc, qui le réveillait la nuit:
"Plusieurs fois il m'a amené soit dans son dortoir, soit à l'infirmerie. Je me retrouvais sur ses genoux. Je me rappelle beaucoup de baisers forcés, qu'il me faisait une fellation."
Olivier en parle à l'époque à sa grand-mère qui ne le croit pas. Il efface alors tout de sa mémoire, jusqu'à aujourd'hui. Plus de 40 ans plus tard, à 53 ans, il découvre via un groupe Facebook de nombreuses histoires proches de la sienne.
"C'est triste pour tout le monde mais ça m'a rassuré parce que j'ai toujours cru que j'étais responsable de ce qui m'était arrivé là-bas. Je n'étais pas fou et ce n'était pas de ma faute en fait", confie-t-il.
20 plaintes déposées
Il a désormais déposé plainte, comme 19 autres victimes, au total. Une enquête a été ouverte par le parquet de Pau pour des faits de viols, d'agressions sexuelles et de violences physiques. Des faits qui auraient été commis entre 1970 et 1990.
Ces démarches juridiques ont été à l'initiative d'Alain Esquerre, lui même victime de violences physiques:
"J'étais convaincu que je n'étais pas seul. Présenter des plaintes prescrites seul, ça n'avait aucun intérêt. L'objectif, c'était vraiment de se rassembler."
Une plainte pourrait être déterminante dans cette affaire: la seule pour lesquels les faits de violence sexuelle dénoncés ne sont pas prescrits. Le plaignant sera entendu ce vendredi après-midi à 14 heures.