"Ça fait mal quand on découvre ça": un haut lieu de la Résistance recouvert de tags antisémites et néonazis

Le parquet de Saint-Brieuc a ouvert une enquête après la découverte d'inscriptions antisémites et néonazies sur un monument commémoratif de la Seconde Guerre mondiale. Situé à La Butte Rouge, haut lieu de la Résistance à Ploeuc-L'Hermitage, dans les Côtes-d'Armor, le monument est dédié à 55 personnes, résistantes ou otages, exécutées sur ce site par les nazis en 1944.
Les 55 martyrs ont été exécutés après avoir été torturés. Cet acte est intervenu dans la nuit de vendredi 14 à samedi 15 juillet. Dimanche, c'était la veille de la journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et d'hommage aux “Justes” de France.
Une remise en état du site organisée
Une date qui n'a pas été choisie au hasard selon le maire de Ploeuc-L'Hermitage. “Ça a été de la sidération, de la colère, mais surtout de la tristesse. Nous sommes tristes pour ces 55 résistants auxquels la population est attachée. Ils font partie de l’histoire, de l’identité de la commune. C’était des résistants de tout le département qui avaient été emmenés, donc c’est un haut lieu de la mémoire départementale. Quand on voit le choix de la date, comment tous les panneaux, toutes les stèles ont été taguées de façon méthodique, c’est vraiment de l’antisémitisme le plus immonde, l’extrémisme du nazisme. La bête immonde est toujours présente, ça fait mal quand on découvre ça”, confie Thibaut Guignard.
L'objectif, désormais, est de remettre le site en état et d'organiser un moment de recueillement. Le préfet a condamné "avec la plus grande fermeté ces actes intolérables de vandalisme portant atteinte à la mémoire de ceux qui ont combattu la barbarie pour notre liberté".
Le maire de Ploeuc-L'Hermitage a également reçu le soutien de nombreux élus et notamment de la Première ministre Élisabeth Borne dimanche.