Disparition de Lina: une avocate du suspect qui s'est suicidé le décrit comme "fragile psychologiquement"

L’enquête concernant la disparition de Lina, une adolescente de 15 ans dans le Bas-Rhin, a pris un nouveau tournant. Elle aurait croisé la route d'un homme au volant d'une voiture sombre. Selon la procureure de la République, Yolande Renzi, l’ADN de Lina a été retrouvé dans ce véhicule volé qui était stationnée dans le sud de la France.
Le principal suspect, un quadragénaire, devait comparaître le 22 juillet prochain pour des vols avec violences commis en août 2023. Il avait arraché le sac à main d'une nonagénaire à Besançon, lourdement blessée, et exhibé un couteau dans un supermaché, avant de prendre la fuite avec une liasse de billets. L'homme ne sera jamais interrogé ni jugé puisqu’il a mis fin à ses jours le 10 juillet dernier, chez lui, à Besançon.
Dans la lettre d’adieu adressée à ses enfants le suspect dit avoir perdu son humanité. Il écrit: "je ne sais pas me contrôler ça va trop vite". Faisait il référence aux agressions d’une nonagénaire et d’une caissière en août 2023? Il avait reconnu les faits lors de sa garde à vue en juin dernier. Expertisé par un psychiatre il avait expliqué avoir disjoncté depuis qu’il avait arrêté de travailler quelques mois plus tôt. "Je dégringole de plus en plus bas", avait confié le mise en cause qui évoquait trois hospitalisations en psychiatrie, des tentatives de suicide et sa forte consommation d’alcool et de stupéfiants.
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"Détresse psychologique"
Christine Petament, avocate, avait assisté Samuel Gonin en juin dernier, pendant sa présentation au juge des libertés après son défèrement pour vols avec violences, concernant l'agression de la nonagénaire et les menaces de mort visant la caissière, en août 2023.
"Il était conscient de ce qu'il avait fait il n'a pas cherché à déjouer sa responsabilité. C'est quelqu'un qui regrettait, notamment vis-à-vis de la personne âgée qu'il avait agressée et de la jeune caissière", explique-t-elle à RMC, ce jeudi 1er août 2024.
"C'est quelqu'un qui était conscient des choses."
"Dans le temps de sa garde à vue, les enquêteurs avaient dénoté quelque détresse psychologique. Moi j'ai trouvé que c'était quelqu'un en difficulté psychologiquement, abattu. Effectivement, l'expertise était justifiée pour essayer d'en savoir plus sur sa personnalité et ses passages à l'acte d'août 2023", poursuit-elle.
L'homme avait été représenté par un autre avocat pour la garde à vue et le défèrement pour les deux affaires et était sous contrôle judiciaire avec interdiction d'entrer en contact avec les victimes.