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Faits divers

Emmanuel Macron promet que ceux qui s'attaquent aux prisons "seront retrouvés, jugés et punis"

Le président Emmanuel Macron à l'Élysée le 28 mars 2025

Le président Emmanuel Macron à l'Élysée le 28 mars 2025 - Sarah Meyssonnier / POOL / AFP

Emmanuel Macron a promis mercredi que les personnes qui "cherchent à intimider" les agents pénitentiaires et "s'attaquent avec une violence inadmissible" aux prisons seraient "retrouvés, jugés et punis".

Véhicules brûlés sur un parking de la prison de Tarascon, hall d'immeuble incendié en région parisienne, l'institution pénitentiaire a été la cible de nouvelles dégradations mercredi, au coeur d'une vaste enquête antiterroriste qui explore toutes les pistes. Ces nouveaux incidents surviennent au lendemain d'actions coordonnées contre plusieurs établissements pénitentiaires en France, principalement des incendies de véhicules, mais également des tirs à l'arme automatique contre la porte de la prison de Toulon (Var), qui n'ont pas fait de victime.

Vers 05h20 mercredi, trois véhicules ont été incendiés devant la prison de Tarascon (Bouches-du-Rhône), sur un parking "isolé, réservé aux personnels, grillagé et à l'accès sécurisé par un digicode", a indiqué le procureur de Tarascon, Laurent Gumbau. Ces nouvelles dégradations ont été incluses dans la saisine du parquet national antiterroriste (Pnat), qui enquête sur l'ensemble des faits survenus depuis dimanche. Toutes les pistes sont explorées dans le cadre de cette enquête, y compris celle d'une manipulation venue de l'étranger, selon une source policière.

Sur le réseau social X, le président de la République, Emmanuel Macron, a promis que ceux qui "cherchent à intimider" les agents pénitentiaires et "s'attaquent avec une violence inadmissible" aux prisons seraient "retrouvés, jugés et punis".

"Je réaffirme à tous nos agents du ministère de la Justice mon total soutien et celui de la Nation", a dit le chef de l'Etat, saluant le "courage" et le "dévouement" des surveillants pénitentiaires, qui accomplissent "une mission essentielle de défense de l'Etat de droit et de la paix publique".

Mystérieuses inscriptions

Lors des actions recensées depuis dimanche, au cours desquelles au moins 21 véhicules ont été tagués et ou incendiés, de mystérieuses inscriptions "DDPF", apparemment pour "défense des droits des prisonniers français" ont été retrouvées, ainsi qu'une inscription "DDFM" sur la prison de Toulon. A priori aucune inscription n'a été retrouvée à Tarascon.

Dans les Bouches-du-Rhône, un autre véhicule appartenant à un surveillant de la prison d'Aix-Luynes a été incendié dans la nuit de mardi à mercredi devant le domicile de celui-ci, selon le Pnat et un responsable syndical local.

Un autre événement recensé mercredi matin semble confirmer le ciblage d'agents pénitentiaires, avec des inscriptions "DDPF" retrouvées taguées dans un hall d'immeuble d'une surveillante incendié en Seine-et-Marne.

"Il y a manifestement des gens qui essaient de déstabiliser l'État en intimidant", a dénoncé de son côté le garde des Sceaux Gérald Darmanin sur CNews/Europe 1, en évoquant l'incident de Tarascon.

Toutefois, "il n'y aurait pas eu de nouvelle nuit bleue comme on l'a vu hier, qui était évidemment absolument inacceptable", a ajouté le ministre, qui s'était rendu mardi après-midi à la prison de Toulon, pour afficher son soutien aux personnels.

Interpellation

Gérald Darmanin soutient que ces attaques pourraient être une réplique à son projet de régime de détention spécial pour les plus gros narcotrafiquants du pays, qui doivent être regroupés à l'isolement strict dans des établissements de haute sécurité. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a, elle aussi, évoqué à l'issue du Conseil des ministres cette piste éventuelle du narcotrafic, "sans aucune certitude" toutefois.

Un homme a été interpellé mardi soir dans l'Essonne, selon le parquet d'Evry. Il est soupçonné d'avoir relayé sur Telegram un message incitant à commettre des dégradations, mais il n'est pas suspecté à ce stade d'être lié au mystérieux groupe DDPF. Sa garde à vue a été levée et les "investigations se poursuivent", a indiqué le parquet.

C.A avec AFP