RMC
Faits divers

Jeune fille juive violée à Courbevoie: son avocate donne de ses nouvelles, "une enfant qui va mal"

placeholder video
Sur RMC, ce lundi, Me Muriel Ouaknine-Melki, avocate de la jeune fille juive de 12 ans violée à Courbevoie, donne de ses nouvelles et dénonce les discours antisémites qui ont selon nourri "ce passage à l’acte criminel".

Une semaine après le viol d’une jeune fille juive de 12 ans, des centaines de personnes se sont rassemblées à Courbevoie (Hauts-de-Seine), ce dimanche, pour apporter leur soutien à la victime et sa famille, mais aussi dénoncer les faits et la hausse des actes antisémites ces derniers mois. "C’est une enfant qui va mal, qui a vécu des choses absolument terribles", explique son avocate, Me Muriel Ouaknine-Melki, ce lundi sur RMC, en donnant de ses nouvelles.

"Elle est aujourd’hui toute tournée vers sa santé, ajoute-t-elle dans Apolline Matin. Je rappelle que c’est le corps d’une enfant de 12 ans qui a été profané, violé, dans des conditions particulièrement terribles et difficiles. Derrière ce viol, il faut maintenant traiter les problèmes de santé physiques, prendre les traitements médicamenteux qui s’imposent quand, à 12 ans, on a eu des relations sexuelles qui ont été imposées. Et puis évidemment, le suivi psychiatrique et psychologique doit se mettre en place pour aider cette petite à sortir de ce cauchemar qui ne la quitte pas depuis huit jours. C’est un cauchemar quand elle arrive à trouver le sommeil. Et c’est un cauchemar quand elle est réveillée parce qu’elle revit plusieurs fois par jour les scènes de viol qu’elle a subies."

Le parti-pris : Courbevoie... "un fait de société, pas un fait divers" - 24/06
Le parti-pris : Courbevoie... "un fait de société, pas un fait divers" - 24/06
6:20

"Il lui a reproché le fait d’être juive"

Trois suspects, âgés de 12 et 13 ans, ont été interpellés lundi dernier. Deux d'entre eux ont été mis en examen ce mardi pour viol aggravé. Le troisième a été placé sous le statut de témoin assisté. Ils sont aussi poursuivis tous les trois pour agression sexuelle en réunion, tentative d’extorsion, menace de mort réitérée, et violences et injures aggravées, du fait de l’appartenance de cette jeune fille à une religion. Les deux plus âgés ont été placés en détention provisoire. Le plus jeune fait l'objet d'une mesure éducative judiciaire provisoire.

"Ils ont présenté des regrets, indique Me Muriel Ouaknine-Melki. Je ne peux pas rentrer plus dans les détails. Rien ne vient contredire le mobile antisémite, qui apparaît très clairement au début des faits. Cette enfant a été visée, ciblée, touchée, parce que juive, parce qu’elle a menti à son camarade en disant qu’elle n’était pas juive mais musulmane pour ne pas subir de harcèlement. Il lui a reproché le fait d’être juive et donc d’être au soutien des intérêts d’Israël, contre la Palestine, de soutenir un Etat génocidaire, assassin… Toute la litanie qu’on a pu entendre depuis le 7 octobre, un peu partout en France."

"Les propos tenus par certains députés LFI ont nourri cette haine et ce passage à l’acte criminel"

Selon l’avocate de la jeune fille juive de 12 ans violée à Courbevoie, les propos antisémites tenus depuis le massacre terroriste du Hamas en Israël le 7 octobre dernier ont pu conduire à de tels actes. "Ça fait plusieurs années qu’on combat l’antisémitisme à l’Organisation juive européenne, explique-t-elle. Nous avons vu cette haine, cette rage, monter sur les réseaux, dans les débats publics. Nous l’avons dit, répété, partout. Ces mots de haine diffusés et accessibles partout pouvaient s’imprimer dans des esprits pas bien construits, pas encore finis, notamment dans la jeunesse, et conduire à des passages à l’acte criminels."

"Les propos tenus par une partie de la classe politique, et je pense à certains députés LFI, ont nourri cette haine et ce passage à l’acte criminel, ajoute Me Muriel Ouaknine-Melki. Il y a une responsabilité qu’il va falloir aller chercher, au-delà de celle de ces trois jeunes garçons. Ce qu’il s’est passé il y a huit jours, c’est un fait de société et non pas un fait divers."

LP