Mort de Thomas à Crépol: des vêtements et des couteaux ont été saisis

Près de quatre mois après la mort de Thomas (16 ans), poignardé lors d’une fête de village dans la Drôme, l’enquête continue avec un nouveau coup de filet mené ce lundi par la section de recherches de Grenoble sur commission rogatoire des juges d’instruction. Alors que neuf personnes sont déjà mises en examen dans ce dossier (dont trois mineures) et que six se trouvent en détention provisoire, 11 nouvelles interpellations ont eu lieu. Leurs noms, surnoms ou descriptions physiques ont été donnés par les 104 témoins lors des premiers interrogatoires.
Ces nouveaux suspects, dix majeurs et un mineur, sont déjà connus de la police pour des faits de petite délinquance. Ils ont été interpellés très tôt ce lundi matin à Romans-sur-Isère et dans les environs. Des vêtements, qui pourraient avoir été portés le soir du drame, ont été retrouvés à leurs domiciles. Trois couteaux ont aussi été saisis. On ignore encore s’ils ont été utilisés lors des faits.
Placés en garde à vue, les suspects sont toujours interrogés. Ils peuvent être retenus pendant 96 heures car l'enquête porte sur des faits d'homicide et tentatives d'homicides volontaires commis en bande organisée. Le but: établir leur rôle éventuel dans cette soirée meurtrière du 18 novembre dernier. Car à ce stade, les enquêteurs cherchent toujours à éclaircir les circonstances exactes qui ont mené à la mort du jeune Thomas. Mais surtout, à identifier avec certitude l’auteur des coups de couteaux mortels.
"Peut-être que ces personnes ont des informations à donner"
"Les enquêteurs veulent établir précisément le déroulé de la soirée, confirme Me Violaine Vert, avocate de trois jeunes hommes originaires de Romans-sur-Isère interpellés ce lundi, dans Apolline Matin sur RMC et RMC Story. Que peuvent-ils apporter de plus que les précédents témoignages? Ce n’est pas parce qu’on a 11 personnes en garde à vue qu’on a 11 personnes qui ont participé à des violences, avec ou sans arme. Peut-être que ces personnes ont des informations à donner. C’est ce que les enquêteurs veulent savoir. C’est beaucoup plus compliqué que ‘qui dans les 11 a donné le coup de couteau?’."
"C’est légitime de la part des parties civiles de vouloir des réponses, mais il faut bien comprendre que dans le cadre d’une instruction criminelle, c’est toujours long, ajoute-t-elle. L’instruction avance, c’est quand même rassurant, parce qu’il y a eu cette deuxième vague d’interpellations. On voit que les enquêteurs et les magistrats font leur travail correctement. Mais on ne peut pas repartir dans ce qui avait été fait auparavant, ce que mon associé avait appelé ‘la loterie des coupables’. On n’en est pas là aujourd’hui. Il va peut-être y avoir des expertises vidéos qui vont être faites de manière plus poussée. Pour l’instant, on est toujours en suspens."
"Les téléphones vont être exploités"
Les téléphones des personnes interpellées ont également été saisis. "C’est normal, explique Me Violaine Vert. Mais C’est trop tôt pour dire s’il y a des vidéos ou pas. Les téléphones viennent juste d’être saisis. Ils vont être exploités." L’avocate des ces trois jeunes, qui sont issus du quartier de la Monnaie, appelle à "ne pas mettre tout le monde dans le même sac" car "toutes les personnes de la Monnaie qui sont allées à ce bal ne sont pas venues armées d’un couteau". "Des auditions ont eu lieu, ils s’expriment tous, indique-t-elle. Leur but est de collaborer avec la justice, sans aucune difficulté. Ils ne sont pas désignés et ils ne disent pas qu’ils étaient porteurs de couteaux. C’est une certitude."
"Certains étaient déjà allés à des bals et pour d’autres, c’était la première fois, souligne Me Violaine Vert. Crépol et Romans, c’est vraiment proche. Il y a des jeunes de la Monnaie qui jouaient dans le même club de rugby que les jeunes de Crépol. Ce n’est pas vraiment une confrontation. On va dans ce bal pour s’amuser, initialement. Certains demanderont pourquoi ils viennent avec des couteaux. Les personnes qui avaient des couteaux répondront à cette question."