RMC
Faits divers

"Rien n'a été fait": un bijoutier assiste impuissant à la revente sur Vinted de ses bijoux volés

placeholder video
Cambriolé il y a plus d'un an, un bijoutier ardéchois voit ses créations revendues sur Vinted, sans pouvoir obtenir gain de cause auprès des autorités.

Le ras-le-bol d'un bijoutier ardéchois qui retrouve, depuis le cambriolage de sa boutique il y a plus d'un an, ses objets en vente sur internet. En novembre 2023, la nuit d’Halloween, Bernard Moulin se fait cambrioler à Laboule (Ardèche). Dans la boutique, collée à sa maison, les voleurs vident tout son coffre-fort, contenant "colliers, bracelets, boucles d'oreille, et des bagues".

Plus d’une centaine de pièces uniques sont dérobées, pour un butin estimé à près de 70.000 euros. Le bijoutier porte plainte, et un mois plus tard:

"J'ai eu l'idée de faire un peu les sites de vente en ligne, et sur Vinted, j'ai trouvé mes bijoux en ligne."

Il demande alors à une amie de commander une pièce. Elle la reçoit deux jours plus tard. Il s'agit bien de ses créations. "Je suis allé voir les gendarmes. J'avais le bijou. C'est là où on s'est aperçu que c'était sur Grenoble. Et depuis, il n'y a rien qui a été fait", se désolé Bernard Moulin.

Les pièces sont reconnaissables car ce sont des bijoux uniques, parfois des commandes, et on voit sur les annonces le poinçon de l'artisan ou encore l'étiquette du fabricant.

L'enquête devrait avancer prochainement

Malgré une nouvelle plainte et plusieurs mails aux autorités, l'Ardéchois constate que ses créations sont encore disponibles sur internet. La dernière fois qu'il a regardé, "il y en avait encore 25. Ça me gonfle, ça me sape le moral."

Le bijoutier n'était pas assuré, car cela était trop coûteux. Il n'a donc pas été remboursé. À 72 ans, Bernard Moulin a décidé de baisser le rideau. Si les gendarmes ardéchois ont bien enquêté et retrouvé rapidement les malfrats, l’affaire a été transférée à leurs collègues de l’Isère. Une avancée dans l’affaire est attendue prochainement.

Ce phénomène est bien connu par l’Union de la bijouterie horlogerie. Selon sa présidente déléguée, Sandrine Marcot, il est temps de faire réagir les plateformes:

"Il y a des possibilités certainement de leur mettre la pression. Il faut que ces plateformes aussi jouent le jeu de la sécurisation de leurs transactions parce que ça les dessert".

Elle appelle aussi les consommateurs à la prudence et leur demande de toujours acheter des bijoux en boutique.

Vincent Chevalier (avec TRC)