Vols à l'étalage: "Des bandes organisées" à l’origine de l'"explosion" des larcins dans les commerces

"Ce sont des bandes organisées, des réseaux." Le vol à l'étalage est une grande préoccupation pour les commerçants. Invité d'Apolline Matin, mardi, Jérôme Jean, le président du collectif de commerçants "Ras le vol" révèle, sur RMC, que les voleurs sont très organisés.
"Ils sont très bien organisés, ils utilisent les téléphones portables, des réseaux plus sécurisés. Ils ont des moyens pour débiper. Ils sont parfois plus équipés que les commerçants eux-mêmes", explique Jérôme Jean. Ces voleurs commencent "à l'ouverture" et finissent "à la fermeture", après avoir repéré les caméras de surveillance et étant renseignés sur les moments d'absence du vigile.
Des vols pas couverts par les assurances
Le collectif "Ras le vol" publie une étude, révélé par RMC ce mardi, qui affirme que plus de 8 commerçants sur 10 ont été victimes de vols l'an dernier, soit une augmentation de 15,5% par rapport à 2023.
"Le constat est très clair, la hausse est inquiétante. C'est une explosion tout simplement", décrit Jérôme Jean.
La fréquence des vols a elle aussi augmenté. Plus de la moitié des commerçants estiment que le nombre de vols dans leur établissement est en hausse en 2024. "Les commerçants se font détrousser par des gens qui viennent tous les deux jours, voire tous les jours", raconte le président du collectif.
Les produits les plus volés sont ceux "qui se revendent facilement", révèle Jérôme Jean, qui cite par exemple "les vêtements de marque, les sacs, les bijoux". Il remarque également "une montée des vols dans les parapharmacies". Au contraire, l'alimentaire "ce n'est même pas 20%".
Le problème pour les commerçants, c'est que les assurances "ne couvrent pas le vol à l'étalage". "C'est vraiment de la perte sèche pour les commerçants. On va saisir les compagnies d'assurances, ça représente plusieurs millions d'euros au niveau national", se désole Jérôme Jean.
Des plaintes inefficaces
Autre point soulevé par l'étude du collectif, "les commerçants sont découragés". Près de la moitié ne portent pas plainte quand ils remarquent un vol. Cela représente trop de démarches pour un résultat décevant.
"On se rend compte que 3% seulement ont été condamnés. Le chiffre est parlant", soulève Jérôme Jean.
Pour lutter, "de plus en plus de commerçants affichent le visage des voleurs", même si ils s'exposent à des poursuites judiciaires. Cette méthode étant illégale. Jérôme Jean "appelle" les élus à "faire avancer les choses" pour que "les vols à l'étalage soient une vraie préoccupation de ceux qui dirigent le pays."