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Folie meurtrière d'un homme dans une scierie du Gard: un conflit pour des horaires de travail à l'origine du drame?

Un homme a tué son employeur et un collègue de travail mardi dans un accès de colère dans la petite commune des Plantiers dans les Cévennes.

Les recherches se poursuivent. Les gendarmes ont poursuivi mercredi matin leurs recherches dans les Cévennes, autour du village des Plantiers, où un jeune homme a tué son patron et un collègue dans une scierie mardi, avant de prendre la fuite dans la forêt. C'est le parquet de Nîmes qui va se saisir du dossier dès ce mercredi, plus de 200 gendarmes (GIGN, Chiens, hélicoptères) sont déjà mobilisés.

"À ce stade, les recherches se poursuivent", a déclaré à la presse un porte-parole de la gendarmerie, précisant qu'une centaine d'hommes avaient continué à traquer le fugitif au cours de la nuit de mardi à mercredi.

"Un binôme de cartographes (basés à Montpellier) aide à réaliser le quadrillage d'un terrain vaste, que continuent à survoler hélico et drones. Il reste néanmoins difficile de débusquer quelqu'un dans un secteur qu'il connaît par coeur, avec de multiples possibilités de caches", a ajouté ce porte-parole.

"Dans la matinée, un chien Saint-Hubert, dont les capacités olfactives de pistage sont supérieures à celles des autres races, va être employé en complément", a encore poursuivi ce porte-parole. 

"Un comportement assez inquiétant de type paranoïaque"

Le double meurtre s'est déroulé mardi matin peu avant 8h dans une scierie du village alors qu'il venait tout juste d'arriver au travail. L'homme sort une arme et tue son patron ainsi qu'un de ses collègues avant de prendre la fuite.

Le meurtrier présumé, âgé de 29 ans et licencié dans un club de tir, a une "personnalité très particulière, très procédurière", a précisé mardi le procureur d'Alès François Schneider, évoquant "un comportement assez inquiétant de type paranoïaque" depuis quelque temps, lors d'un point presse tenu dans la localité voisine de Saumane.

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Il avait connu des conflits avec l'ancien maire du village et "était également en conflit avec son employeur pour des problèmes d'horaires de travail", a ajouté François Schneider. Et ce serait une simple réflexion de son patron qui aurait provoqué la folie meurtrière de cet homme.

Une simple remarque à l'origine du drame?

Sur la base du témoignage direct d'un 3e employé de la scierie qui a assisté à la scène, le magistrat a fait un récit glaçant des faits: vers 8h, "l'employé n'a pas salué son patron qui le lui a fait remarquer, mais gentiment".

A ce moment-là, une arme de poing automatique à la main, il ouvre le feu et tue son employeur de plusieurs balles dans la tête. Un salarié de la scierie tente de s'interposer, il est victime du même sort. 

Sur la base du témoignage direct d'un 3e employé de la scierie qui a assisté à la scène, le magistrat a fait un récit glaçant des faits: vers 08H00, "l'employé n'a pas salué son patron qui le lui a fait remarquer, mais gentiment. A ce moment-là, le mis en cause a sorti une arme de poing et a immédiatement ouvert le feu, le tuant de plusieurs balles dans la tête". 

Le suspect rentre chez lui en voiture, et repart à pieds dans les forêt dense et montagneuse de la région. Probablement avec une deuxième arme. Détenteur d'une licence de tir sportif, l'homme est autorisé à en posséder un certain nombre.

Même si il n'est pas connu pour des violences, le maire de la commune avait remarqué son comportement inquiétant ces derniers temps, les habitants n'était pas rassurés à son contact, précise-t-il. Le procureur de la République d'Alès rajoute qu'il était devenu paranoïaque, mais également en conflit avec son employeur pour des raisons d'horaires de travail.

"Mon inquiétude c'est aussi la gestion du jour d'après", explique le maire de la ville sur RMC

"Il y a de l'inquiétude. On ne traverse pas un événement comme celui-là de manière froide et détachée. Mon inquiétude c'est aussi c'est la gestion du jour d'après. Mon inquiétude est de savoir comment dans une petite communauté de 250 habitants retisser du lien social, avoir un climat social apaisé, avoir une vie relationnelle qui permettra d'avoir un avenir plus serein.

Je ne connais le tireur que très peu, je suis maire depuis un an même si j'habite le village depuis 60 ans. Son épouse travaille à l'Ehpad du village. A part ça, je ne sais rien qui aurait potentiellement le conduire à cet acte.

Je connaissais le patron de la scierie, depuis tout petit. J'ai été directeur de centre de vacances et il faisait partie des jeunes qu'on emmenait en randonnée. Là, il était dans une phase normale avec un business normal. Il était dans une dynamique de poursuite de son activité sans problème".

Maxime Levy (avec J.A.)