RMC
Police-Justice

"Il est mort d’un abandon": la sœur de Samuel Paty dénonce "une somme de lâchetés" et attend une réponse de l'Etat

placeholder video
Invitée exceptionnelle de RMC-BFMTV ce jeudi, Mickaëlle Paty, la sœur du professeur Samuel Paty en 2020, attend une réponse du gouvernement après avoir déposé un recours administratif pour que l’État reconnaisse sa responsabilité.

Que va répondre le gouvernement? Invitée exceptionnelle du "Face à face" ce jeudi sur RMC-BFMTV, Mickaëlle Paty, la sœur du professeur assassiné par un terroriste islamiste le 16 octobre 2020 à la sortie de son collège de Conflans-Sainte-Honorine, a déposé un recours administratif pour que l’État reconnaisse sa responsabilité dans la mort de son frère. "Cette requête est bien précise. Ils ont un délai de deux mois pour nous répondre. J’ai eu hier quelqu’un de Matignon qui m’a conforté dans le fait qu’ils allaient étudier cette lettre et que j’aurai une réponse", explique-t-elle face à Apolline de Malherbe.

"Ce n’est pas une fin en soi, le jugement d’une responsabilité de l’Etat, ajoute Mickaëlle Paty. Globalement, on attend un comportement proactif, une réaction, c’est-à-dire d’étudier toutes les failles qui ont mené à cet attentat au sein de tous les ministères pour mettre en place des mesures correctives et pas uniquement des effets d’annonce où on a l’impression qu’il ne va rien se passer derrière. On a besoin de reprendre confiance en notre Etat."

Face à Face : Mickaëlle Paty - 28/03
Face à Face : Mickaëlle Paty - 28/03
23:29

"Il aurait dû bénéficier d’une protection"

Trois ans et demi après l’assassinat de Samuel Paty, sa sœur estime qu’il aurait dû être protégé après avoir été menacé sur les réseaux sociaux. "Sept jours avant l’attentat, tout le monde sait qu’il y a une rupture d’anonymat, souligne-t-elle. Il aurait dû bénéficier d’une protection. Les éléments étaient requis. Il est mort d’un abandon. C’est une somme de lâchetés."

Pour Mickaëlle Paty, "il y a peu de progrès et de prise de conscience depuis trois ans" sur ces questions. "Donc cela me pousse aujourd’hui à être pro-active pour créer un sursaut de l'État, prendre la mesure corrective pour que cela n'arrive plus", indique la sœur du professeur assassiné.

"Je comprends la peine et la douleur de la famille, mais également d’une nation tout entière, a expliqué plus tôt la porte-parole du gouvernement Prisca Thévenot sur RMC. Au-delà de l’homme qui a été abattu, tué par un terroriste islamiste, il y a toute une nation qui est heurtée. Nous devons regarder comment nous améliorer, pour nous protéger. C’est ce que nous faisons depuis 2017, avec le renforcement de nos renseignements territoriaux, des moyens supplémentaires pour nos forces de l’ordre et également des outils législatifs. Tout cela, nous devons le faire avec une idée en tête: ne nous trompons pas de cible. Les coupables, les uniques coupables, ce sont les islamistes."

LP