"Immense peine et sentiment de colère": les victimes de Bétharram reçues par le procureur de Pau

49 de victimes de l’affaire Bétharram ont été reçues par le procureur de Pau jeudi. Elles ont exprimé leur "colère, notamment sur les questions de prescription" et leur "énorme angoisse de ne voir pour le moment qu'un seul ancien surveillant en détention", a déclaré le porte-parole de leur collectif.
40 nouvelles plaintes, pour viols, violences physiques ou sexuelles ont également été présentées au procureur à cette occasion. Le procureur de Pau, Rodolphe Jarry, a évoqué "une réunion dense, pleine d'émotions".
Après près de trois heures de réunion avec le procureur et les enquêteurs, ces anciens élèves ressortent sonnés du tribunal.
“Les victimes sont partagées entre immense peine et sentiment de colère notamment sur les questions de prescription”, appuie Alain Esquerre, porte-parole du collectif des anciens de Bétharram.
Enormément de faits prescrits
Parce que la prescription rend irrecevable la quasi-totalité des plaintes déposées. Le collectif appelle toutes victimes de faits plus récents à se manifester. Pour Alexandre, le combat doit continuer.
“On ne remet pas en question le droit et tout ça mais on ne peut pas mécaniquement appliquer cette prescription en disant, c’est comme ça et ce n’est pas autrement. Une personne en détention, c’est déjà une petite victoire maintenant, on est déterminé à aller chercher les autres”, assure-t-il.
Cette première réunion donne en effet du courage à certaines victimes. “Le fait de voir qu’on était 70, je suis content, je me dis qu’on fait de l’ombre. Ça, c’est bien”, confie Eric.
C’est la première fois qu’il rencontre d’autres victimes. “C’est étrange de se retrouver victime avec d’autres victimes”, souffle-t-il. Lui veut continuer le combat pour que ces violences ne se reproduisent pas.