Affaire Bétharram: Jérôme, victime présumée, espère une mise en cause pénale de l'institution

Le parquet de Pau rencontre ce jeudi matin plusieurs dizaines de victimes présumées de violences verbales, physiques et sexuelles dans l'affaire Bétharram. Le collectif des victimes de Bétharram portera à cette occasion 40 nouvelles plaintes.
Cela portera à 152 le nombre de plaintes déposées contre des membres du personnel éducatif du collège catholique.
Jérôme fait partie des personnes conviées à cette réunion. Il a cependant décidé de ne pas y aller, lui qui a subi des agressions sexuelles de la part d'un prêtre qui officiait à Bétharram.
Ce temps d'écoute et d'échanges accordé par le procureur de la République est un tournant pour Jérôme, ancien collégien à Bétharram, victimes d'attouchement. Personne ne l'a cru pendant longtemps.
“Pour moi l’atteinte, elle est principalement mémorielle. Moi ça fait 30 ans qu’on me dit que je raconte des bêtises, ça fait 30 ans qu’on minimise ma souffrance. Ce discours de reconnaissance, ce discours de perception de ce qu’a été cette institution, il est très neuf. Ça, ça va dans le bon sens”, appuie-t-il.
L'institution de Bétharram mise en cause en tant que "personne morale"?
Pour lui, il y a prescription. Son agresseur présumé est mort il y a 25 ans, mais aujourd'hui, l'essentiel est ailleurs. Jérôme, voudrait, comme d'autres victimes, que l'institution Bétharram soit pénalement mise en cause, en tant que "personne morale".
“Ça serait bien qu’elle regarde en face son histoire parce que Bétharram, c’est Saint-Michel Garicoïts en 1837 qui fonde l’institution. C’est aussi des générations de gamins qui se sont faits violenter, frapper, abuser de diverses manières par un certain nombre de religieux et de laïcs", pointe-t-il.
"Ça serait bien pour tous les gens qui ont souffert entre ces murs d’entendre l’institution dire, ‘oui, ça c’est passé. C’était anormal, on n’aurait pas dû faire ça ou les gens qui ont fait ça ont eu tort’”, ajoute Jérôme.
Sur les 152 plaintes recensées jusqu'ici, au moins 14 prêtres ont été accusés d'avoir sévi dans l'établissement.